Les élus de la perle des Vosges se sont réunis ce samedi dans le cadre d’un conseil municipal à l’ordre du jour particulièrement dense et dont la première partie était placée sous le signe de la gestion financière.
Gérardmer a plutôt bien traversé l’année 2022 avec « une activité plutôt positive et encourageante grâce à une rationalisation et une optimisation des dépenses ainsi que les efforts de tous » pour reprendre les mots de l’adjoint aux finances Olivier Odille. Les choix de la municipalité se sont donc révélés payants jusqu’à présent pour traverser cette année compliquée et ce dernier rappelait en préambule de l’approbation des comptes administratifs que, lors de la dernière commission finances, était présente la DDFIP (Direction Départementale des Finances Publiques) qui a souligné la bonne tenue des comptes et même félicité l’équipe qui en est en charge pour leur excellence dans cette tâche. Pour résumer brièvement ce bilan présenté vendredi soir aux élus, on notera que la Commune finit donc avec un excédent de 1 444 739 € sur son budget général (1 675 967 € de déficit en investissement, 3 120 706 € de recette en fonctionnement). Il est utile au passage de rappeler que la Ville aura désormais 2 budgets en moins à gérer, l’eau et l’assainissement ayant été transférés à la communauté de communes.
Quelques bonnes surprises sur ces comptes administratifs de 2022, avec notamment le CABE qui a généré plus de recettes que prévu et des dépenses qui ont donc pu être réduites dans certains secteurs pour faire face à la crise énergétique notamment. L’épargne nette de la Commune passe à 2 826 409 € contre 1 867 817 € en 2021, le remboursement de la dette se poursuit également, ce qui est toujours bon signe, et le taux de réalisation générale de la section fonctionnement s’élève à 102,68% en ce qui concerne les recettes (95,40% pour les dépenses). En revanche, malgré l’excellence de la saison de ski, les comptes laissent apparaître un déficit de 397 513 € en fonctionnement, déficit imputable principalement à la hausse des tarifs de l’énergie ainsi qu’à l’augmentation des charges de personnel (augmentation de l’indice du point de fonctionnaire notamment).
Pas d’augmentation d’impôts pour 2023
Après un vote à l’unanimité de ces comptes administratifs, le maire Stessy Speissmann Mozas a pu lancer le débat des orientations budgétaires pour l’exercice 2023. Premier élément à prendre en compte, le premier magistrat à annoncé la volonté de la majorité de ne pas avoir recours à l’emprunt, de ne pas augmenter les impôts (rappel : il faudra attendre 2024 pour intégrer l’augmentation de la taxe d’habitation des résidences secondaires) et de poursuivre le remboursement de la dette. Néanmoins, l’impact de l’augmentation de la masse salariale (plus 300 000 € en raison de l’augmentation du fameux indice du fonctionnaire) et surtout des tarifs de l’énergie (estimé à plus 1 500 000 €) est considérable et il contraint la municipalité à faire des concessions, à poursuivre la rationalisation et l’optimisation à tous les niveaux. Il faut trouver de nouvelles sources de recettes et faire des économies, déjà engagées en ce qui concerne l’énergie.
Les feux du 14 juillet et du 15 août non budgétisés
Ainsi, il a été proposé de revoir le soutien aux manifestations. Soutien qui sera « calibré au plus juste avec les organisateurs » concernant les manifestations soutenues pleinement pas la commune : Fête des Jonquilles, Festival du Film Fantastique, Triathlon, Trail de la vallée des Lacs et Rallye Grand Est. Concernant ce dernier, le maire a annoncé qu’il maintiendrait l’aide technique mais proposera de supprimer la subvention qui était allouée jusqu’à présent. Stessy Speissmann Mozas a aussi évoqué le fait que la mise à disposition d’agents de la Ville pour des manifestations représentait tout de même 900 heures sur une année pour environ 250 000 €… Là aussi il y aura des économies de faites. Globalement, les autres manifestations seront aidées avec mises à disposition de matériels etc. Les subventions aux associations (à quelques exceptions près) seront réduites de 15%, le maire rappelant que la quasi-totalité des associations ont été rencontrées en amont. En matière d’animation, les deux feux d’artifices sont non budgétisés et des discussions sont en cours pour que l’un d’entre eux soit pris en charge sur des deniers non communaux. Pour ce qui est du secteur social, la plupart des aides et dispositifs seront maintenus, idem pour les sports. Concernant les ressources humaines, pas d’embauche de saisonniers sauf pour les services techniques et sur des périodes clés, plus de ruptures conventionnelles, les embauches suite à des départs sont gelées, aucune création de poste ne sera possible sur 2023.
« Sortir proprement du produit ski et neige »
Concernant la station de ski, il faudra prélever exceptionnellement sur le budget général pour équilibrer les comptes. Comme l’a précisé le premier magistrat, « la hausse de l’énergie, la revalorisation des salaires, les incertitudes climatiques (…) nous amènent à penser que le modèle actuel de gestion et d’exploitation en régie n’est plus adapté. Un conseil d’exploitation sur les perspectives juridiques, économiques et financières de la station se tiendra le 20 mars. Des études sont en cours sur le montage juridique et quelle solution envisager pour trouver un point d’équilibre et sortir proprement du produit « neige et ski« . Pour conclure, le budget de fonctionnement général est revu à la baisse et le budget investissement sera essentiellement fléché pour répondre à des obligations en matière de sécurité et pour répondre à des obligations réglementaires.
Parking payant à la Mauselaine
Du côté des groupes d’opposition, à commencer par Gérardmer Notre Perle et Adeline Dietsch, on a mis en garde sur le risque de réduire les aides (financières ou autre) aux associations qui ont une influence importante sur l’aspect touristique, économique et événementiel de la ville, tout en faisant part de l’inquiétude de voir les services aux Gérômois déclinés en cas de réduction de la masse salariale. Quelques pistes de réflexion pour générer des recettes ont été évoquées, comme le stationnement payant qui devrait être étudié rapidement, notamment en ce qui concerne le parking de la station de ski avec une solution qui pourrait être gérée en interne et rapidement mise en place. Le conseiller de Gérardmer Solidaire Eric Defranould a également suggéré la réduction des indemnités pour les élus, notamment ceux qui cumulent les mandats… Il y a sans doute encore beaucoup à faire et cela sera précisé lors du vote du budget et sera sans doute encore affiné au cours de l’année.
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