Les rencontres du Cinéma de Gérardmer se poursuivaient ce mercredi avec une grosse journée pour les cinéphiles qui se sont notamment réunis au casino Joa pour assister à l’avant-première de Quand tu seras grand », premier film de l’après-midi suivi d’un échange avec les deux réalisateurs.
André Bescond et Eric Métayer qui se croisent régulièrement au théâtre comme au cinéma depuis leur rencontre en 2008 sur « Les Chatouilles ». Changement de de décors pour leur nouveau projet en commun dont l’action se déroule dans un EHPAD qui se voit contraint de partager son réfectoire avec une classe d’enfants. Pour le pire ou pour le meilleur, la réponse ne tarde pas à arriver. Mais là ne réside pas la richesse de ce film qui évoque de multiples questions comme les difficultés rencontrées par ce type d’établissements en France, celles des soignants bien sûr, celles des aidants également, comme le témoignait une personne du public, visiblement particulièrement émue par « Quand tu seras grand » : « J’ai connu ce que vous décrivez, j’ai porté mes parents à bout de bras. (…) Vous mettez le doigt sur un problème qui nous touchera tous un jour, que fera-t-on de notre 3ème, 4ème 5ème âge ? On nous met dans des mouroirs, avec des gens sous-payés pour un boulot très dur… »
Dès la première scène, le film est bien installé et tient cette promesse : attention, ça va faire mal, mais il y aura aussi du spectacle et des bons moments. Les co-réalisateurs ont veillé à trouver le bon équilibre afin que le spectateur ne soit pas écrasé par le sujet en glissant des touches d’humour, des passages oniriques qui viennent casser le rythme du film, contrebalancer la noirceur de certaines scènes et certains événements « injustes ». Le cinéma permet cette soupape, Andréa Bescond et Eric Métayer en usent à merveille. « Quand tu seras grand » est aussi ce refus de rentrer dans des cases, surtout en matière d’âge(s), rappelant les bienfait des rencontres intergénérationnelles, et surtout qu’il n’y a justement pas d’âge pour aimer, pour s’aimer, pour rêver, et qu’il ne faut pas attendre d’être grand… Sinon il sera peut-être trop tard… Enfin, pour les plus mélomanes d’entre-vous, ce refus de rentrer dans des cases se traduit aussi par la bande son et le choix de certains titres allant d’Étoile des Neiges à Rammstein en passant par David Bowie. Un film à ne pas manquer, et cela tombe bien car il sortira dès le 26 avril prochain !
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