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Pour la première fois depuis sa création, un athlète non-voyant prenait le départ du triathlon de Gérardmer sur le Distance Olympique. Fin prêt, tout comme son guide Dany Pinard, Ludovic Petitdemange a franchi la ligne d’arrivée au bout d’une course remarquablement menée malgré les difficultés liées au parcours.

Sur la route des 17 km

Pour la première fois, plusieurs athlètes handisports étaient donc engagés cette année sur les différentes distances proposées sur le triathlon gérômois. Parmi eux, le Vosgien d’origine, Ludovic Petitdemange et son guide, lui aussi du cru, en la personne de Dany Pinard en lice ce dimanche, jour de clôture des Jeux Paralympique. Tout un symbole, et l’occasion de revenir sur l’histoire sportive de ce duo. Membre du club d’Issy-les-Moulineaux, Dany est guide depuis 20 ans, lui qui a plusieurs cordes à son arc en matière d’enseignement sportif : maître nageur, moniteur de ski, de roller ou de cyclisme, il a rapidement décidé de passer une certification handisport afin de pouvoir encadrer le public handicapé physique. Son papa lui avait sans doute transmis le virus, lui qui a été DTN handisports pendant plusieurs années…

Depuis 7 ans, il entraîne et accompagne Ludovic du club de l’US Palaiseau Triathlon. Une rencontre qui s’est faite par le biais d’une association qui a disparu depuis, mais qui a laissé place à une nouvelle structure baptisée « A2CMieux » présidée par Ludovic justement, et qui a vu le jour en 2018. Objectif : intégrer des personnes non voyantes ou déficientes à travers un club multisports dans le secteur de Paris et surtout à travers le sport en duo. Rapidement, le projet de s’entraîner et de s’engager sur des courses s’est imposé et Dany a proposé le triathlon de Gérardmer : « Cela faisait longtemps que j’en avais parlé à Ludo et qu’on voulait le faire. Mais ça n’a pas été facile de convaincre l’organisation, qui craignait notamment que ce soit trop dur en tandem dans la Rayée. Mais on l’a fait, et en plus, on fait un bon temps ! » précise le guide. Seul petit bémol, Dany a dû lui aussi payer son inscription, ce qui n’est pas coutume sur les autres épreuves de ce type où l’e dossard est généralement offert au guide.

Dany & Ludovic sur une précédente épreuve (archive).

Au total, le duo aura mis trois années pour se préparer et convaincre l’organisation qu’il avait bien sa place sur ce D.O. Entre entraînements individuels et séances en binôme pour travailler notamment la synchronisation, la dynamique et les phases de transition, ils n’auront pas chômé, notamment cet été où Ludovic Petitdemange avait plus de temps pour préparer cette échéance. « C’est un triathlon très technique, mais Dany a de l’expérience, il est très investi au niveau du sort et du guidage, il a pris beaucoup de précaution. L’affinité et la synchronisation ont fait le reste », explique Ludovic Petitdemange. Et le jeu en valait la chandelle : l’athlète n’a pas faibli, réalisant même une très belle fin de course pour remonter plus d’une vingtaine de places. De plus, le duo gardera en mémoire les encouragements du public et des autres coureurs/coureuses, notamment sur la partie en vélo. Des moments que tous deux évoquent avec émotion et l’espoir d’avoir contribué à ouvrir la voie de l’inclusion dans le sport.