Le député Christophe Naegelen relance le débat sur la participation financière des détenus à leur détention. Après avoir signé une première proposition de loi il y a cinq à six ans, restée sans suite, il revient avec un texte modifié, inspiré de ses récentes visites dans plusieurs établissements pénitentiaires : Fleury-Mérogis, Épinal, Maxéville et Écrouves.
De 2022 à 2024, il a co-présidé le groupe d’étude « Prisons et Conditions Carcérales », ce qui lui a permis d’approfondir la réflexion sur le coût de l’incarcération et la question de son financement. Plusieurs citoyens de sa circonscription l’ont d’ailleurs interpellé sur ce sujet. Actuellement, la détention d’un prisonnier représente environ 100 € par jour, une charge entièrement supportée par la solidarité nationale. Pour le député, il serait légitime que les détenus participent, au moins partiellement, à ces frais.
Une contribution pour alléger la charge publique
Avec cette proposition de loi, Christophe Naegelen souhaite instaurer une contribution financière obligatoire pour les détenus reconnus coupables par la justice, mais pas pour ceux en attente de jugement. L’idée est qu’ils prennent en charge 20 à 25 % du coût journalier de leur détention, couvrant ainsi une partie des dépenses liées à leur incarcération : électricité, eau, entretien des locaux et rémunération des surveillants.
« Il me paraît cohérent que les détenus participent à leur propre incarcération, plutôt que de faire peser l’intégralité du coût sur la solidarité nationale« , explique-t-il. Pour lui, cette mesure relève d’une forme de justice sociale, en demandant aux détenus de contribuer comme n’importe quel citoyen aux frais qu’ils engendrent.
Une mesure encore à débattre
Si cette mesure permettrait de réaliser des économies sur les finances publiques, Christophe Naegelen insiste sur le fait que cette proposition vise avant tout à ouvrir le débat sur le financement du système carcéral. Il reconnaît que le sujet soulève des interrogations et qu’il faudra discuter des modalités d’application.
1 commentaire
Berurier noir
Dans ce cas on les paye au niveau du smic lorsqu’ils travaillent en prison ou on continue l’exploitation?