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lundi 05 mai

Redynamiser Gérardmer, oui ! Mais sur des bases solides.

Réponse de René Bourquin à l’article de Jean-Claude Defay

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La tribune publiée par M .Defay pleine d’entrain et d’espoir pour Gérardmer, exprime une volonté que nous partageons : donner un avenir ambitieux à notre ville. Cependant, l’optimisme n’empêche pas la lucidité et ne suffit pas à faire disparaître les contraintes budgétaires bien réelles auxquelles notre commune est confrontée.

  • Gerardmer station surclassée…..et surendettée

M. Defay souligne à juste titre que Gérardmer est une commune classée administrativement dans une catégorie démographique supérieure en raison de son attractivité touristique. Ce surclassement ne tient absolument pas compte des ressources financières éventuelles liées au tourisme comme  M. Defay l’indique mais résulte d’un calcul précis fixé par les textes, chaque catégorie d’hébergement se trouvant affectée à cet effet d’un coefficient qui permet de calculer la population fictive. Il n’amène donc aucun statut fiscalement avantageux pour la commune et n’annule en rien la gravité des déséquilibres financiers identifiés. Mais cela signifie bien des charges de fonctionnement plus lourdes pour le budget communal (services publics étendus, accueil touristique, infrastructures…) 

Il ne remet pas en cause non plus la réalité et la signification des ratios d’endettement que nous avons indiqués , , issus de la Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) qui ne tient pas compte de ce surclassement . Ainsi, pour M. Defay, il parait  plus opportun de comparer la dette par habitant de Gérardmer avec Chamonix, Briançon, Châtel et Morzine, soit ! Mais pour la DGCL, Chamonix avec une population légale de 9 019 habitants est bien classée dans la catégorie des 5 à 10 000 habitants comme Gérardmer, Briançon avec 11 095 habitants dans celle des 10 à 20 000, Châtel avec seulement 1 248 habitants dans celle des 5 à 2 000, Morzine avec 2 764 habitants  dans celle des 2 à 3500.

Ce surclassement ne remet pas en cause non plus la réalité et la signification des ratios d’endettement que nous avons indiqués, issus de la Direction Générale des Collectivités Locales qui ne tient pas compte de ce surclassement. Ce ratio mesurant  le rapport entre le montant de la dette et le nombre réel d’habitants. Il est normal  que Châtel (qui n’entre pas dans la même catégorie que Gérardmer ) avec un peu plus de 8 millions de dette, mais seulement 1 248 habitants arrive en tête !

Mais M. Defay a raison ! Il en va d’une commune comme d’un ménage et il convient donc de tenir compte de ses ressources pour vérifier si elle est surendettée ou pas, ce que font également les établissements bancaires avant de prêter. L’indicateur le plus pertinent pour évaluer un éventuel surendettement reste le ratio dette / Capacité d’Autofinancement Brute (CAF), qui exprime en combien d’années une commune pourrait rembourser sa dette si elle y consacrait tout son excédent budgétaire. Ce ratio place Gérardmer (avec une dette de 31,82 millions d’euros en prenant compte de la dette des budgets ski) à 12,72 ans, contre 4,83 pour Chamonix, 4,01 pour Châtel, 3,9 pour Morzine et 9,15 pour Briançon, confirmant une situation de surendettement marquée.

La conclusion est sans appel : malgré ses attraits touristiques et son surclassement, Gérardmer reste l’une des communes les plus endettées, y compris en tenant compte de ses ressources. Cela ne relève  ni d’une vision simpliste, ni d’une expression émotive, ni de ratios erronés mais c’est tout simplement la réalité qu’il convient de regarder en face.

  • Des recettes exceptionnelles, pas structurelles

M. Defay évoque des recettes fiscales et touristiques importantes. Mais nous ne pouvons ignorer que près de 30 % de l’autofinancement 2024 repose sur la vente d’actifs exceptionnels (base de Ramberchamp notamment). Cela ne constitue en aucun cas un levier durable de développement, mais un signal d’alerte sur l’état de nos finances.

  • Une vision responsable du développement

.        La  mise en garde de M . Defay contre l’austérité mérite d’être entendue. (Nous n’avons    

         nullement parler de politique d’austérité contrairement à ce que M . Defay affirme

         dans ses propos)                   

Il ne s’agit pas ici de proposer un gel aveugle des investissements, mais de définir des priorités claires, viables, et compatibles avec nos moyens actuels. Redynamiser Gérardmer ne se fera ni par l’immobilisme, ni par la fuite en avant. Cela exige des choix stratégiques et un cap clair.

  • Le domaine skiable : enjeu crucial ou impasse ?

La montagne fait partie de l’ADN de Gérardmer. Mais continuer à injecter des millions d’euros chaque année dans un domaine structurellement déficitaire, sans visibilité de rentabilité, interroge. Les aides exceptionnelles de 2,63 M€ en 2024 et 1,3 M€  (pour la régie) +2,2 M€ (pour le Domaine) prévues en 2025 ne pourront être reconduites indéfiniment, et fragilisent notre capacité à investir ailleurs : tourisme quatre saisons, rénovation du bâti communal, mobilités douces…

  • Loin du catastrophisme, un devoir de vérité

Ce que M. Defay qualifie de « pessimisme préélectoral » est, pour nous, un appel à la responsabilité collective. Alerter les Géromois sur la situation réelle n’est pas un acte de découragement, mais de transparence. Le discours rassurant des dernières années a souvent masqué l’accumulation de dettes et le recours à des solutions temporaires.

Gérardmer a tous les atouts pour réussir sa transition. Mais cela passera par une gestion rigoureuse, une hiérarchisation des investissements, et une redéfinition de notre modèle économique local.

La Perle des Vosges mérite mieux qu’un débat binaire entre austérité et insouciance : elle mérite une ambition lucide, exigeante, et sincère.

René Bourquin pour l’association GERARDMER AVENIR

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