En 2022, Vosgelis lançait son « projet bois ». Ce faisant, le bailleur social des Vosges s’engageait à améliorer thermiquement 2000 logements de patrimoine d’ici à 2027 en utilisant du bois local. Pour souligner cet engagement, Vosgelis signait en 2023 le Pacte Bois & Biosourcé de Fibois Grand Est, niveau Or.
Trois ans ont passé et les premiers chantiers d’ITEB (Isolation thermique par le bois) se terminent. A Senones, ce sont ainsi 103 logements, dont 30 en ITEB, qui viennent d’être améliorés au terme l’un chantier long et complexe. Le point avec Benoît Jomard, responsable de l’amélioration du patrimoine chez Vosgelis.
Benoît, la première grande opération du « projet bois » de Vosgelis a été réceptionnée à Senones en mars dernier. En quoi se distingue-t-elle des chantiers habituels ?
Benoît Jomard : C’est la première fois que nous avons utilisé un système d’isolation en laine de bois et bardage bois sur une opération d’envergure. L’origine du bois était aussi très importante, avec du bois provenant du Grand Est pour rénover tout en respectant les engagements pris par Vosgelis, au titre de sa démarche RSE et du Pacte Bois & Biosourcé.
Quelles ont été les principales contraintes techniques et logistiques de ce chantier ?
BJ : Il a fallu tenir compte en premier lieu de la hauteur des bâtiments, pour des questions de sécurité incendie ; mais aussi de leur situation géographique. En zone humide, comme c’était le cas ici, l’enduit habituellement posé sur la laine de bois doit être remplacé par un bardage bois, ce qui implique des adaptations techniques. Mais la principale difficulté rencontrée sur ce chantier a été l’approvisionnement en hêtre pour le bardage. Cette essence présente de nombreux défis car sa découpe produit beaucoup de pertes, notamment en raison de la présence de nœuds. Par ailleurs, le thermo-chauffage peut le faire vriller.
Les résidents ont-ils subi des contraintes pendant la durée des travaux ?
BJ : Les travaux ont duré 18 mois, ce qui est très long pour les résidents. Comme sur tout chantier d’envergure, il a fallu gérer avec rigueur la coactivité des entreprises pour contenir les délais. Heureusement, notre technicien Joaquim était très présent et a pu compter sur l’aide précieuse de la gardienne du quartier, Émilie, pour rassurer nos locataires et répondre à leurs interrogations.
Quel est le bilan thermique de cette opération ?
BJ : Selon les estimations, le gain énergétique théorique d’énergie primaire et de gaz à effet de serre sera de 50 %, et l’on peut estimer l’économie de CO2 à 290 tonnes par an. Trois autres chantiers sont déjà prévus en hêtre : 6 logements à Cornimont, 24 logements à Raon-l’Étape, 30 à Remiremont… Mais nous allons aussi poursuivre cette démarche initiée par le groupe-projet « bois » en testant d’autres essences locales.
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