Ce jeudi en fin d’après-midi, malgré une pluie persistante, Gérardmer a tenu à honorer la mémoire des Harkis et de leurs familles. Devant le monument aux morts, élus, représentants d’associations patriotiques et membres des forces vives se sont rassemblés pour un moment empreint de gravité. Parmi les participants figuraient notamment Jamel Ghomérani, conseiller municipal, et Moussa Mehraz, tous deux fils de Harkis, venus témoigner d’une mémoire familiale douloureuse mais aussi porteuse d’héritage.
La cérémonie s’inscrivait dans le cadre de la journée nationale d’hommage instituée en reconnaissance des sacrifices consentis et des épreuves subies par les harkis, moghaznis et autres personnels supplétifs de l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962). À l’issue du conflit, beaucoup connurent le déracinement, l’exil ou, pour ceux restés en Algérie, la répression et la tragédie, considérés comme traîtres dans leur pays d’origine.
Dans son message officiel relayé localement par la voix de Moussa Mehraz, Patricia Miralles, ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, a tenu à rappeler le rôle essentiel des femmes de Harkis à travers un hommage renouvelé à celles qui, dans toutes les familles, « ont été des piliers souvent peu reconnus ».
Si l’assistance se voulait modeste, l’émotion demeurait palpable. À Gérardmer comme ailleurs, cet hommage a rappelé la nécessité de transmettre la mémoire des Harkis et de reconnaître leur place dans l’histoire commune.
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