A l’occasion de la journée mondiale de l’ostéoporose, l’Agence Régionale de Santé Grand Est rappelle l’importance du dépistage et de la prévention de cette maladie silencieuse qui fragilise les os et aug- mente considérablement le risque de fractures. Près de 40% des femmes de plus de 50 ans et un nombre croissant d’hommes sont concernés.

Un enjeu majeur de sante publique

Souvent indolore jusqu’à la première fracture, l’ostéoporose constitue un véritable défi de santé publique. Ses conséquences : perte d’autonomie, hospitalisations prolongées, risque de dépendance, en font une priorité pour les professionnels de santé. Dans le Grand Est, les chiffres sont éloquents :

Parmi les habitants du Grand Est de 50 ans et plus, près d’un sur 250 est hospitalisé chaque année pour une première fracture d’alerte d’une ostéoporose sévère ;

Cette proportion est de près de 1 sur 100 parmi les personnes âgées de 75 ans et plus ;

1 sur 3 ne bénéficie pas d’une prise en charge adaptée (évaluation clinique, biologique ou ostéo- densitométrie, traitement) ;

Parmi les ≥ 75 ans qui ont été hospitalisés pour fracture à risque élevé d’ostéoporose en 2019,

plus d’un patient sur 8 encore vivant 3 ans après, a été hospitalisé pour une récidive de fracture.

Ces constats renforcent la nécessité d’une prise en charge précoce, coordonnée et personnalisée, fondée sur le dépistage systématique et la continuité des soins. Le parcours « Ostéoporose » figure d’ailleurs parmi les quatre parcours prioritaires du Plan Régional Pertinence 2025-2028. Ce plan conjoint ARS-Assurance Maladie vise à améliorer la qualité des soins et à renforcer la prévention dans les parcours à fort enjeu de santé publique.

Des initiatives territoriales exemplaires dans le grand est

Le Grand Est se distingue par des dispositifs innovants, portés par les acteurs hospitaliers et les professionnels de santé de proximité :

• À Strasbourg (Bas-Rhin), les Hôpitaux Universitaires proposent depuis 2010 le « Parcours Os », un dispositif complet de diagnostic, de suivi et d’éducation thérapeutique. Près de 1 000 patients ont été accompagnés en 2024. Ce programme favorise les liens entre spécialistes hospitaliers, médecins généralistes et CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé) parte- naires.

• À Briey (Meurthe-et-Moselle), la CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) locale a développé un programme de dépistage de l’ostéoporose reposant sur un protocole de coopéra- tion interprofessionnelle. Grâce à la plateforme numérique Parcéo, les professionnels coordon- nent le suivi des patients, adaptent les traitements, préviennent les chutes et encouragent l’activité physique adaptée ainsi qu’une alimentation riche en calcium.

• À Troyes (Aube), le Centre hospitalier a mis en place une filière de prise en charge post-fractu- raire, en lien avec la CPTS du territoire, pour éviter les récidives et assurer la continuité entre l’hôpital et la médecine de ville.

Vers une coordination régionale renforcée

Forte de ces réussites locales, l’ARS Grand Est annonce la création d’un Comité régional de l’ostéoporose dès janvier 2026. Ce comité réunira des établissements hospitaliers, des CPTS, des professionnels de santé libéraux, des associations de patients et des acteurs de la prévention.

Ses missions principales : harmoniser les pratiques de dépistage et de suivi, favoriser l’accès à la densitomé- trie et aux traitements et renforcer la prévention des chutes et la sensibilisation du grand public.

Agir ensemble pour prévenir et mieux prendre en charge l’ostéoporose dans le Grand Est

L’ostéoporose n’est pas une fatalité. Dépister tôt, traiter efficacement et adapter son mode de vie permet de préserver mobilité et qualité de vie.

Le Grand Est s’engage, aux côtés de ses partenaires, pour que chaque habitant puisse bénéficier d’une prise en charge coordonnée, pertinente et de qualité, partout sur le territoire.