Réunis ce mercredi matin dans leur local de l’école Jules Ferry, les membres de l’Académie de Patois de Gérardmer ont tenu leur assemblée générale annuelle. Une rencontre marquée à la fois par l’inquiétude quant à l’avenir du patois local, mais aussi par quelques signes encourageants pour sa transmission.
Devant la dizaine de patoisants présents, le président Serge Renou a dressé un constat lucide, teinté de pessimisme, celui du déclin du patois local qui semble désormais inéluctable », évoquant notamment le vieillissement de la population locale et la disparition progressive des locuteurs. Néanmoins, cette réunion a aussi été l’occasion de souligner une note d’espoir avec l’arrivée de nouveaux adhérents. Parmi eux, Évelyne Chevalley, 62 ans, mais aussi Claire, 22 ans, étudiante en linguistique, curieuse de découvrir les différents patois. Une diversité générationnelle qui constitue un encouragement, tout comme la fréquentation régulière des réunions mensuelles.
Lors de ces assises annuelles, Serge Renou a également tenu à mettre à l’honneur Yvon Martin, cheville ouvrière de l’association qui continue inlassablement de proposer des versions et thèmes qu’il soumet à ses camarades patoisants. Passionné et engagé, Yvon Martin a livré une réflexion plus large sur la situation des langues régionales, évoquant entre autres le cas des provinces qui demandent plus d’autonomie comme l’Écosse, la Bretagne ou certains Länder allemands. « Pour apaiser les tensions, une charte des langues régionales a été signée en 2022 par l’Europe », a-t-il rappelé.
Non sans inquiétude, il a également souligné la baisse constante du nombre de bénévoles alors qu’il y a selon lui plus que jamais besoin d’associations. Ce dernier a également déclaré que la langue reste le lien fondamental entre les peuples, comme en témoigne la fédération de la langue romane, issue du latin populaire. Les patoisants gérômois restent donc convaincus de l’utilité de leur engagement et de la nécessité de continuer à animer et faire se rencontrer les différents peuples et différentes générations. Dans cette dynamique, une visite est d’ores et déjà prévue le 15 avril 2026 auprès des patoisants du Ban de la Roche. Fidèles à la tradition, les Gérômois y apporteront, comme chaque année, des bouquets de jonquilles. Une tradition qui, elle, entend bien perdurer.
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