Trois ans après l’incendie qui avait ravagé le clocher de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption, Gugnécourt a vécu un moment chargé d’émotion et de symboles. Ce samedi 20 décembre 2025, la commune vosgienne a franchi une étape décisive de sa reconstruction avec la bénédiction solennelle de quatre nouvelles cloches, promises à redonner bientôt une voix à l’édifice.
En cette fin d’après-midi hivernale, l’église affichait complet. Habitants, fidèles et élus avaient répondu présents pour assister à cette cérémonie rare, présidée par Monseigneur François Gourdon, évêque de Saint-Dié-des-Vosges. Selon un rituel immuable, les bronzes ont été aspergés d’eau bénite puis encensés, sous les regards recueillis d’une assemblée nombreuse et visiblement émue.
Parmi les personnalités présentes figuraient notamment Michel Fournier, ainsi que plusieurs élus locaux et départementaux, dont François Vannson Gremillet, Tarantolla, et l’ancien député Gérard Cherpion. Tous ont tenu à marquer leur soutien à cette commune durement éprouvée par le sinistre du 14 juin 2022.
Ces cloches ne sont pas de simples objets liturgiques. Elles portent en elles une mémoire collective forte. Refondues à partir du bronze des cloches d’origine datant de 1860, elles sont le fruit d’un savoir-faire artisanal remarquable, signé par la société campanaire d’Alsace-Lorraine. En juin 2024, trois d’entre elles avaient d’ailleurs été coulées directement dans le village, sous les yeux de centaines de curieux venus assister à cet événement peu commun.
« C’est une véritable renaissance », a confié avec enthousiasme le maire de Gugnécourt, Lucien Deblay. Après leur coulée, les cloches ont été polies et accordées dans des ateliers strasbourgeois avant de revenir au village, où elles ont été exposées dans la nef le temps de l’office.
Si la bénédiction marque une étape essentielle, l’aventure n’est pas encore totalement achevée. D’ici trois semaines, au tout début de l’année 2026, une opération spectaculaire viendra conclure ce long chantier : les cloches seront hissées dans le beffroi entièrement restauré. Ce jour-là, Gugnécourt retrouvera enfin sa signature sonore, symbole du retour à la normale et de la cicatrisation d’une blessure encore vive.
La cérémonie a également marqué un autre moment fort : la célébration de la première messe depuis l’incendie. Un signe supplémentaire que, peu à peu, la vie liturgique et communautaire reprend sa place au cœur du village.
0 commentaire