Ce mardi s’est ouvert le procès retentissant de Daniel Rudenko, 47 ans, aux assises d’Epinal. L’homme est accusé d’avoir tué sa compagne d’un coup de couteau, de l’avoir découpée à l’aide d’une scie, puis de l’avoir enterrée dans la cave. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 3 au 4 septembre 2014 à Ramonchamp dans les Vosges, et l’accusé reconnait les avoir commis.
Dans le box des accusés, l’homme au physique solide d’1m90 pleure beaucoup. L’enquête menée sur une vingtaine de personnes de son entourage décrit un homme dont l’enfance fut compliquée, met en lumière son infidélité, mais aussi un caractère non violent, et la fierté qu’il éprouve pour ses deux filles. Difficile dès lors de s’imaginer Daniel Rudenko avoir commis l’impensable : le meurtre de sa compagne au couteau, Laetitia Delecluse, et d’avoir porté atteinte à l’intégrité de son cadavre en découpant ses jambes à la scie. Maître Welzer, avocat de Daniel Rudenko, insiste sur ces nombreux témoignages positifs.
Il jouait au casino 22 jours après le meurtre
Laetitia Delecluse avait déposé plainte contre Daniel Rudenko, alors qu’ils vivaient ensemble, pour avoir imité sa signature dans le but d’obtenir des crédits bancaires affirme Maître Bentz, avocat de la partie civile. L’argent semble tenir une place importante au centre de cette affaire. L’entreprise de Daniel Rudenko était alors au bord de la liquidation judiciaire, tandis que Laetitia Delecluse faisait vivre la famille de son maigre salaire. A l’époque, les dettes s’amoncelaient pour atteindre la somme de 143 000 euros, dont 120 000 euros correspondaient au crédit de la maison conjugale, et environ 23 000 euros à des dettes de jeux ! Daniel Rudenko jouait au casino de Bussang toutes les semaines, et perdait beaucoup d’argent. L’avocate générale Alice Mazière, insiste sur l’épineuse question du calendrier : « sa dernière fréquentation du casino remonte à 22 jours après avoir tué sa femme ». A cette remarque, l’accusé reste muet.
« Vos filles, vous leur devez la vérité » !
« Je refuse de dire du mal de Laetitia pendant le procès : c’est la victime, c’est moi qu’on juge » répète incessamment Daniel Rudenko. Devant l’attitude fermée de l’accusé, la présidente Marie-Cécile Thouzeau explose : « L’enjeu de ce qui est entrain de se passer, c’est l’avenir de vos filles. Elles, vous leur devez quelque-chose. Laetitia Delecluse est décédée, il n’y a aucune raison de la blanchir ou de la noircir. En revanche, vos filles, vous leur devez la vérité : elles en ont besoin pour se construire ! ».
Le procès se poursuit jusqu’à vendredi.
C.K.N. et A.S.
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