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samedi 23 novembre

Climat – Un été 2017 paradoxal

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L’été 2017 a été très chaud… exceptionnellement sec dans certaines régions, humides dans d’autres… et l’ensoleillement a été très irrégulier, très « bien parti » en juin avant la chute. Frédéric Decker, de MeteoNews, revient sur les points forts de l’été.

La chaleur a largement dominé sur l’ensemble de la France durant quasiment tout le mois de juin jusqu’au 15 juillet, et au delà de cette date sur le quart sud-est où des épisode caniculaires se sont encore invités en août, alors que le thermomètre accusait une baisse sensible sur le reste de la France.

Dans le détail : juin a été très chaud avec 2,6 degrés d’excédent, deuxième plus chaud depuis 1945 derrière 2003. Juillet est resté chaud dans une moindre mesure avec 0,7 degré d’excédent. Août s’en sort avec le même excédent de 0,7 degré. Au final, l’été 2017 figure sur le podium des étés les plus chauds depuis 1945 avec 20,8 degrés de moyenne nationale, calculée sur 170 stations, derrière les 20,9 degrés de 2015 et surtout les 22,2 degrés de 2003, toujours largement devant.

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Cet été a été marqué par une canicule précoce mi-juin et des records de chaleur battus sur de nombreuses régions. Les épisodes caniculaires se sont encore produits en première quinzaine de juillet, avant de reculer vers le sud-est entre fin juillet et août, alors que les autres régions retrouvaient des températures plus ou moins de saison.

Sécheresse en perte de vitesse

Omniprésente depuis juillet 2016, la sécheresse se tasse depuis le mois de mai, tendance persistante durant les trois mois d’été à l’échelon national, mais avec des disparités régionales marquées.

Les 54 mm reçus par la France en juin étaient pile-poil dans la moyenne. Juillet était un peu plus sec qu’habituellement : 43 mm pour une moyenne 1981-2010 de 48 mm. Enfin, août et ses 49 mm se rapproche de sa moyenne à 2 mm près. Résultat : 146 mm pour les trois mois d’été pour une moyenne trentenaire de 153 mm. Le déficit se réduit donc à 4,6%. La sécheresse a toutefois durement éprouvé les régions du sud-est où la pluie est restée quasiment absente tout l’été, tandis que le sudouest et la moitié nord retrouvaient des couleurs avec des précipitations normales à excédentaires. Pour mémoire, l’été le plus sec fut celui de 1989 avec 84 mm de pluie reçue par l’hexagone seulement en trois mois.

Sur les 14 derniers mois, depuis le début de la sécheresse, l’hexagone a reçu 659 mm de pluie pour une normale de 868 mm, soit un déficit de 24%, valeur remarquable sur une période aussi longue. Il ne s’agit toutefois pas d’un record. Sur la même période, deux couples d’années ont reçu encore moins d’eau : juillet 1988 à août 1989 avec 643 mm, et surtout juillet 1948 à août 1949 avec 615 mm seulement.

Contrairement à 2015 et 2016, l’été 2017 a été très orageux, en particulier le mois d’août, marqué par des contrastes thermiques et hygrométriques nord-sud boostant les orages. L’Essonne a été particulièrement exposée avec 136,5 mm de pluie à Brétigny-sur-Orge, record national du mois.

Soleil caractériel

Après un mois de juin particulièrement ensoleillé avec ses 272 heures de lumière pour une normale de 233, l’ensoleillement s’est effondré… à tel point que juillet comme août ont été moins ensoleillé que juin, mai… et même avril ! Juillet s’est en effet contenté de 222 heures de présence de soleil pour une normale de 260 heures, un des chiffres les plus bas depuis 1946.

Août n’a pas fait beaucoup mieux : 227 heures ensoleillées seulement pour une moyenne 1981-2010 de 242 heures. Sur les trois mois d’été, le soleil s’est manifesté 721 heures sur la France au lieu de 735 en temps normal, petit déficit dû essentiellement à la deuxième quinzaine de juillet, très sombre, et au mois d’août mitigé. Durant ces deux mois au coeur de l’été, comme pour les précipitations c’est le sud-est qui fait exception avec des durées conformes aux normales voire excédentaires.

Un été très chaud, paradoxalement peu ensoleillé et presque normalement ensoleillé. Il est vrai que l’excédent thermique s’est surtout détaché en juin, juillet et août étant restés moins d’un degré au-dessus de leurs normales. La sécheresse reste de mise malgré un net ralentissement notamment en surface sur les trois-quarts nord et ouest de la France. Les nappes phréatiques conservent des niveaux globalement très bas. Il faut espérer le retour de pluies plus régulières dans les semaines et les mois à venir jusqu’au printemps prochain afin d’améliorer la situation.

Frédéric Decker, MeteoNews SA, mercredi 6 septembre 2017, 10 heures 00.

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