Les départements des Vosges et de la Haute-Saône connaissent depuis le 11 août une série d’attaques attribuée au loup sur des troupeaux ovins et bovins. Le Préfet des Vosges et la Préfète de la Haute-Saône, ont fait un point de situation sur les attaques du loup sur le secteur du Val d’Ajol et de Fougerolles. Suite à la demande de certains éleveurs, le préfet des Vosges a pris un arrêté autorisant les éleveurs à effectuer des tirs de défense. La «Brigade mobile d’intervention grands prédateurs terrestres» est aussi annoncée.
Le département des Vosges et celui de la Haute-Saône sont touchés par des attaques du loup. Ces attaques qui ont débuté dans le secteur de Jussarupt / La Neuveville-devant-Lépanges (88), se sont déplacées à partir du 26 août dans le secteur de Fougerolles (70) et du Val d’Ajol (88). Les observations ont permis de confirmer qu’il s’agit d’un unique animal. Les critères morphologiques et les caractéristiques de prédation permettent de confirmer qu’il s’agit bien d’un loup. L’individu apparaît seul sur les documents visuels disponibles (clichés, vidéos) et il n’est pas possible de préciser son origine à ce stade.
21 attaques dont 9 dans les Vosges
Cet animal adopte cependant un comportement atypique : attaques sur bovins, attaques parfois réalisées dans les bâtiments d’élevage, fréquence élevée d’attaques. Entre le 11 août et le 21 septembre, 21 attaques ont été dénombrées (9 dans les Vosges et 12 en Haute-Saône), ayant conduit à la mort de 20 ovins et 15 jeunes bovins.
Ces attaques situées sur un territoire interdépartemental impliquent une coordination étroite entre les services de l’État des départements des Vosges et de la Haute-Saône (Directions Départementales des Territoires et Services Départementaux de l’Office Français de la Biodiversité). Après chacune de ces attaques, les agents de l’OFB ont procédé aux constats qui, après expertise, ont permis d’engager la démarche d’indemnisation des éleveurs.
Aider à la protection des élevages
À la demande des préfets, les deux directions départementales des territoires sont intervenues dès les premières attaques pour aider à la protection des élevages :
• activation de la possibilité de faire procéder à des tirs d’effarouchement :
◦ En Haute-Saône, ces opérations ont été confiées aux lieutenants de louveterie qui ont effectué plus d’une douzaine d’opérations de nuit. Les chasseurs ont également apporté leur concours pour protéger un élevage ovin exposé.
◦ Dans les Vosges, ces opérations ont été confiées aux lieutenants de louveterie. Ils ont ainsi effectué plusieurs sorties nocturnes mobilisant 2 à 3 binômes chaque nuit. Leur présence sur le terrain a permis d’éviter plusieurs attaques.
• mise à disposition du matériel de protection et d’effarouchement aux éleveurs victimes d’attaques ou particulièrement exposés (filets et électrificateurs, dispositifs d’effarouchement sonores et/ou visuels) en mobilisant notamment des crédits d’urgence, à ce jour à hauteur de 17 000 euros. Ces mesures sont venues compléter celles mises en place par les éleveurs eux-mêmes (regroupement d’animaux, maintien des troupeaux dans les bâtiments, …).
Un arrêté autorisant les tirs de défense
Si ces mesures ont contribué à réduire la vulnérabilité générale, elles n’ont pas permis de mettre fin à ces attaques. En conséquence, suite à la demande de certains éleveurs, la préfète de la Haute-Saône et le préfet des Vosges ont pris des arrêtés les autorisant à effectuer des tirs de défense simple en vue de protéger leurs troupeaux contre la prédation du loup.
Cette démarche s’inscrit dans une adaptation graduelle de la réponse aux actes de prédation, telle qu’elle est permise de façon dérogatoire à la protection de l’espèce. Or, après plusieurs jours sans attaque, un jeune bovin a de nouveau été tué à Fougerolles.
Cette attaque récente est emblématique de la spécialisation atypique de ce loup sur les jeunes bovins, y compris de plus grande taille (ici un bovin de 11 mois). Cette attaque appelle un renforcement des mesures avec une extension des autorisations de tir de défense simple en Haute-Saône.
La Brigade Mobile d’Intervention Grands Prédateurs Terrestres sur le terrain
En outre, et à l’appui de ces décisions, les préfets ont sollicité l’intervention de la Brigade Mobile d’Intervention Grands Prédateurs Terrestres qui sera présente sur le territoire concerné des deux départements.
Ces agents spécialistes nationaux de la gestion opérationnelle des grands prédateurs vont former les acteurs de terrains et apporter leur soutien à la réalisation des missions de défense des troupeaux.
0 commentaire