Utiliser les accotements routiers pour produire du biogaz, le Conseil départemental y réfléchit depuis 2018. Une expérimentation à plus grande échelle est actuellement en cours et se poursuivra en 2021. Explications.
Depuis 2018, le Conseil départemental des Vosges cherche à valoriser la biomasse du bord des routes pour alimenter les unités de méthanisation du territoire, avec comme objectif de produire du biogaz. Chaque année, le Conseil départemental entretient près de 5000 kms d’accotements routiers, ce qui représente des quantités non négligeables de matière organique. On estime que plus de 10 000 tonnes de biomasses sont ainsi fauchés !
Pour récupérer cette «bioénergie», qui n’est d’autre que de l’énergie solaire stockée sous forme de carbone dans de la matière vivante, en l’occurrence de l’herbe, une faucheuse spéciale est nécessaire. L’outil, développé par la société Lorraine Norremat, aspire littéralement les résidus de tonte. L’herbe ainsi récupérée est stockée dans une benne située à l’arrière de la faucheuse. Une fois la remplie, la benne est débarrassée d’éventuels déchets (cannette, plastique, verre, mégots), et transportée dans l’une des 40 unités de méthanisation du département. Elle est vidée dans les digesteurs, sorte de « grosse marmite verte » que l’on peut apercevoir lorsque l’on parcourt la campagne… Une fois l’herbe «digérée» et décomposée, on récupère du gaz et de la chaleur. On peut ainsi chauffer des bâtiments, utiliser le gaz comme combustible ou pour produire de l’électricité.
L’expérimentation en cours fait l’objet d’un suivi chiffré, comparatif et précis pour évaluer le coût et les gains de l’opération globale. On sait déjà que récupérer la matière organique permet de réduire les coûts de curage des fossés.
L’opération est financée et soutenue par l’Agence Française de la transition écologique (ADEME) à hauteur de 88 585 euros pour une opération totale de 117 750 euros. A noter que d’autres départements (Bas-Rhin, Saône et Loire) réfléchissent à mettre en œuvre cette action qui pourra être dupliquée et un réseau collaboratif et d’échanges d’expériences pourrait voir le jour.
Source : www.vosgesmag.fr
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