Depuis le 18 août, le colonel Fabrice Pape a pris la tête du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) des Vosges. Une nouvelle étape pour cet officier supérieur, qui occupait jusqu’alors des fonctions similaires en Meurthe-et-Moselle.
Originaire du Doubs, marié et père de deux enfants, Fabrice Pape a découvert la vocation de sapeur-pompier en 1990, en tant que volontaire. Plus de trente ans plus tard, il insiste sur l’importance de ce modèle dans les Vosges : « Il y a un maillage conséquent et un vrai sens du civisme ici, qu’on ne retrouve pas partout. Avec 380 000 habitants et près de 2 874 sapeurs-pompiers volontaires, le département compte proportionnellement le plus de volontaires de France. Je veux préserver cela et le développer », explique-t-il.
Miser sur la jeunesse et le soutien des entreprises
Le colonel souligne le rôle essentiel des jeunes sapeurs-pompiers, dont 370 sont actuellement engagés. « La moitié des 200 volontaires recrutés chaque année viennent de ce vivier », précise-t-il.
L’implication du tissu économique local constitue également un atout : 531 volontaires bénéficient de conventions signées avec plus de 200 entreprises publiques et privées, permettant aux employeurs de libérer du temps pour la formation et les interventions. Le nouveau directeur souhaite aussi favoriser le télétravail afin de faciliter la disponibilité opérationnelle.
Un budget serré et des effectifs vieillissants
Avec un budget de fonctionnement de 35 millions d’euros et près de 10 millions consacrés à l’investissement, Fabrice Pape sait que la gestion financière du Sdis 88 reste un défi permanent. « Je dois m’imprégner de la réalité budgétaire », confie-t-il.
Le vieillissement des effectifs constitue un autre enjeu : l’âge moyen des sapeurs-pompiers professionnels est de 45 ans, avec des départs possibles dès 59 ans. Dans un département où la population vieillit et décline, les interventions de secours à domicile, notamment auprès de personnes âgées en perte d’autonomie, se multiplient.
Entre modernisation et risques émergents
Face à l’augmentation des coûts, le Sdis engage des travaux pour réduire ses dépenses énergétiques, comme l’installation de panneaux photovoltaïques et de pompes à chaleur à Golbey.
Mais la vigilance opérationnelle reste au cœur des priorités. Les Vosges doivent composer avec des risques variés : inondations, intempéries, mais aussi feux de forêts. « Cette année, nous avons eu peu d’incendies de végétation, mais c’est une vraie problématique pour l’avenir. Il faut s’y préparer », souligne le colonel, rappelant l’importance du plateau technique d’Épinal, qui permet l’entraînement en eaux vives.
Une activité en hausse
En 2025, les Vosges devraient franchir le cap des 30 000 interventions, soit une hausse de 4,35 % par rapport à l’an passé. Comme ailleurs, les secours d’urgence aux personnes représentent la grande majorité des missions (85 %), tandis que les accidents de la route et les feux divers (dont les incendies de poubelles) restent en progression.
À la tête d’un service au cœur de la vie vosgienne, le colonel Pape aborde son mandat avec pragmatisme, conscient de la nécessité d’anticiper, d’innover et surtout de maintenir ce qui fait la force des Vosges : l’engagement de ses pompiers volontaires.
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