Des milliers de spectateurs sont venus se repaître, ce dimanche 13 août 2017, du spectacle offert par les 150 pilotes de la deuxième montée historique du Ballon-d’Alsace. Le point avec l’organisateur Jean-Pierre Munsch.
– Jean-Pierre, quelles sont vos premières satisfactions ?
– Nous avons mis en place une organisation qui a fonctionné et tout le monde a perçu les améliorations par apport à la première édition en terme de circulation, de fluidité et de restauration. Nous avons proposé un vrai repas de gala. Les six pilotes appelés ne s’y attendaient pas. Nous avons la fierté de réunir deux personnages comme Christine Beckers et Philippe Renaud. Christine Beckers, assez méconnue mais au palmarès exceptionnel, avec sa victoire aux 24 Heures du Mans en 1974, à bord de la Chevron Seiko en classe 2 Litres. Elle est la seule Européenne à s’être qualifiée pour les Nascar, aux Etats-Unis, où elle a roulé à 340. Philippe Renaud est un grand Monsieur du sport automobile. A 80 ans, il court depuis plus de 50 ans. Il est l’un des premiers organisateurs de la Targa historique.
– Votre vrai tour de force, c’est la participation étrangère.
Tout-à-fait. Nous avons attiré 60 équipages étrangers soit plus de 40 % de la participation avec une grosse colonie de Suisses et d’Allemands mais aussi un Anglais et un Italien venue de Rome.
– Comment expliquer ce succès ?
– C’est l’endroit qui est mythique. Le Ballon-d’Alsace est l’endroit du massif vosgien le plus connu en Europe. C’est l’un des terrains historiques du sport auto dans l’Est.
– A combien estimez-vous l’affluence du public ?
– Les entrées ne représentent pas 30 % des spectateurs compte tenu des multiples possibilités d’accès. Nous avons drainé un peu plus de 10.000 personnes sur les deux journées. L’affluence était plus nombreuse l’an dernier grâce à la présence d’Henri Pescarolo et à la météo. Il faut dire aussi que l’entrée de la première édition était gratuite.
– Vous ne pouvez pas vous permettre de maintenir la gratuité ?
– Soyons clairs, il n’y aura plus d’organisations gratuites si on l’on veut respecter les règles techniques de sécurité.
– Comment réussissez-vus à équilibrer votre budget ?
– Nous avons un budget de 50.000 euros où l’apport du sponsoring est très faible. Il s’agit davantage d’un échange de partenariat. Les subventions représentent 10 % et notre point fort, ce sont les engagements. Nous sommes sur une très grosse montée historique à la fois par le passé du Ballon-d’Alsace et par le kilométrage. C’est une montée haut de gamme avec un engagement que nous pouvons proposer à 265 euros.
– Votre principale préoccupation, c’est la sécurité ?
– Exactement, c’est le poste le plus important en dépenses. Nous pouvons nous appuyer sur 200 bénévoles fournis par les associations locales et pour les récompenser, outre le le gilet, nous leur fournissons les repas, ce qui a naturellement son coût. Nous prenons également à notre charge les frais des 50 commissaires. C’est une nécessité si nous voulons pérenniser la manifestation, nous avons d’ailleurs également installé une zone pour les PMR, qui n’est pas obligatoire, et fait appel à une deuxième ambulance.
– Comment vous est venue l’idée d’organiser cet évènement unique ?
– Depuis 1974, il n’y avait rien eu au Ballon-d’Alsace. Je voulais refaire quelque chose dans les Vosges après avoir organisé pendant 10 ans en dehors du département. J’étais persuadé que le Ballon-d‘Alsace était le lieu pour faire quelque chose. Quoi de mieux que le site de la première course de côte en France. On réunit l’histoire et le lieu et j’ai obtenu l’accord du maire et du président du conseil départemental des Vosges pour privatiser la route un dimanche. Pour les Vosges en général et la vallée en particulier, les retombées sont énormes.
– Pouvez-vous annoncer une troisième édition ?
– Il y aura une troisième édition un peu relookée, dans le même esprit, en cherchant à privilégier l’authenticité des voitures. Je suis très respectueux des Youngtimers, je suis même partant pour organiser une Youngtimer, mais il faut faire un rassemblement de voitures anciennes. D’autres idées mijotent et nous avons encore les moyens de nous améliorer. Nous recherchons une certaine forme d’excellence pour pérenniser l’événement. On peut considérer que nous faisons partie de top 15 des organisations européennes.
Propos recueillis par David Jeangeorges.
0 commentaire