À l’occasion de la journée mondiale du diabète, l’Agence Régionale de Santé Grand Est et les Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) Pharmaciens et Médecins libéraux présentent le bilan de l’expérimentation de dépistage du diabète de type 2 qui s’est déroulée du 2 juin au 13 juillet 2017 dans 130 pharmacies du Grand Est.
Longtemps silencieux, le diabète de type 2 souffre d’un retard de diagnostic estimé entre 9 et 12 ans. 700 000 adultes en France sont diabétiques mais l’ignorent, ce qui représenterait entre 40 000 à 45 000 adultes en région Grand Est. Ce retard de diagnostic favorise la survenue de complications cardiovasculaires, ophtalmologiques, neurologiques, rénales… qui font la gravité de cette maladie.
Cette campagne intitulée « Êtes-vous diabétique sans le savoir ? » avait pour objectif d’optimiser le diagnostic précoce du diabète en s’appuyant sur une coopération étroite entre pharmaciens et médecins. 130 pharmacies ont participé à cette campagne : 31 dans les Ardennes, 55 en Meurthe-et-Moselle et 44 dans le Haut-Rhin.
Du 2 juin au 13 juillet, les pharmaciens ont proposé à près de 2000 personnes d’évaluer leur risque d’être diabétique à l’aide d’un questionnaire validé (FINDRISC) et 94% d’entre elles l’ont accepté. En cas de risque avéré, un test rapide de dépistage par mesure de la glycémie capillaire était réalisé par le pharmacien, après accord de la personne (prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt). Celui-ci a été accepté par 96% des personnes. En cas de résultat anormal, le pharmacien invitait le patient à consulter son médecin traitant pour qu’il prescrive un dosage de la glycémie veineuse, acte indispensable pour confirmer ou non le diagnostic de diabète ou de prédiabète.
Au total, sur les 1179 tests de dépistage par glycémie capillaire réalisés, 261 se sont relevés anormaux (22,1 %).
Conformément au protocole, ces 261 personnes ont été invitées par le pharmacien à consulter leur médecin traitant pour confirmation du diagnostic.
Ces premiers résultats sont très encourageants car :
· ils montrent une excellente acceptabilité de la procédure de dépistage réalisé par le pharmacien d’officine (96%)
· ils prouvent qu’une stratégie en 2 temps (repérage des facteurs de risque puis glycémie capillaire) permet de dépister un nombre conséquent de sujets présentant une glycémie capillaire anormale (261 soit 22,1 %)
En revanche, 3 mois après la fin de la campagne, on ne dispose des résultats de glycémie veineuse que pour 39 personnes (15%) sur les 261 ayant une forte probabilité d’être diabétique ou prédiabétique. Parmi ces 39 patients, 18 (46%) se sont vus confirmer un diagnostic de diabète de type 2 ou de prédiabète.
Ces résultats plaident pour une adaptation du protocole permettant d’optimiser l’efficacité du dépistage.
LE DIABÈTE EN QUELQUES CHIFFRES
– 1ère cause d’insuffisance rénale terminale en Europe
– 1ère cause de cécité de l’adulte en France avant 60 ans
– Près de 17 000 hospitalisations par an en France pour AVC (Accident Vasculaire Cérébral)
– Plus de 12 000 personnes diabétiques hospitalisées par an en France pour infarctus du myocarde
– 8 000 amputations par an en France
– Plus de 34 500 décès annuels liés au diabète en France et 1 décès sur 12 en région Grand Est
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