Ce dimanche, le temps de l’Avent commence et l’interdiction des célébrations religieuses en public est levée. Mais, comme l’a annoncé le président de la République Emmanuel Macron, une jauge de 30 personnes maximum par lieux de cultes est imposée. Didier Berthet, Évêque du diocèse de Saint-Dié, a régit à cette décision, avec une politesse d’évêque.
«Malgré les remarques instantes de la Conférence des évêques et des représentants d’autres cultes, le gouvernement a refusé de revenir sur la jauge des 30 personnes maximum, mesure largement irréaliste et inapplicable», affirme l’homme d’église. «Avec tous les citoyens croyants, nous regrettons profondément ce manque d’écoute, de dialogue et de considération de la part des autorités gouvernementales. Les évêques de France et d’autres représentants religieux avaient proposé une série cohérente de règles rigoureuses pour que nos assemblées soient sanitairement sûres, en veillant notamment au rapport entre les personnes présentes et le volume de chaque édifice cultuel, afin d’assurer une large distanciation : ils n’ont malheureusement pas été entendus.»
Didier Berthet pense d’autre part à tous ceux qui souffrent de la prolongation du confinement : «beaucoup de jeunes qui étudient, se forment ou entrent sur le marché du travail dans des conditions très difficiles ; les personnels de l’hôtellerie, de la restauration et de nombreux autres services ; les chômeurs frappés par le choc conjoncturel ; les malades et les aînés très isolés ; tous ceux dont la précarité de vie s’est encore aggravée. L’eucharistie qui nous rassemblera à nouveau n’aura de sens que si nous rejoignons et portons toutes ces personnes dans notre prière et notre attention fraternelle.»
Les rassemblements de ce dimanche se feront avec un respect conscient des mesures barrières, mais pas nécessairement des règles gouvernementales. Ainsi, les messes «respecteront l’esprit des instructions gouvernementales, à défaut de pouvoir les appliquer à la lettre. Grâce à la vigilance des pasteurs et des fidèles, elles seront des rassemblements sanitairement sûrs, dans le strict respect des gestes barrières. Elles manifesteront le réalisme de notre responsabilité dans la grande lutte commune contre la pandémie qui sévit toujours parmi nous.» D’autres vosgiens, moins tenus par le devoir de diplomatie à l’égard du pouvoir politique, font savoir leur désapprobation, sur internet comme ailleurs : «30 personnes, c’est ridicule», estiment certains. «Bienvenue en Absurdistan.»
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