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vendredi 22 novembre

Pour Marin Menzin, la valeur n’attend pas le nombre des années

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Marin Menzin est un jeune élu de Grand
Villes et villages de La Plaine des Vosges ont mis les bouchées doubles pour organiser les festivités du 14 juillet pour cette édition 2022. Défilés et matériels militaires mais également distributions de médailles et hommages se référant à l’Histoire de France, ont fleuris dans le département des Vosges. À Grand, bien connu pour son grand amphithéâtre, Marin Menzin Doctorant en Histoire a particulièrement brillé dans son discours du 13 juillet peu avant le lancement du feu d’artifice offert par la commune. Comme quoi la valeur n’attends pas le nombre des années. L’événement s’est déroulé en présence d’un public nombreux, autour du Maire et des Sapeurs – Pompiers.

Marin Menzin, pourquoi rendre hommage aujourd’hui à un soldat tombé en 1870 à Sedan ?

« Les conditions sanitaires de l’année 2020, pour les 150 ans du conflit, n’avaient pas permis à la commune de Grand de rendre l’hommage mérité à un homme du village, engagé pour la défense du territoire pendant la guerre franco – prussiene et tombé au front à Sedan. Nous profitons donc de cette fête nationale 2022 pour enfin nous réunir et commémorer un conflit souvent oublié, et des hommes restés dans l’ombre de l’histoire ».

Reconstitution historique à Grand

Pouvez – vous nous dire qui était ce soldat ?

« Jules Chevillot né en 1834 à Grand, est un de nos héros méconnus. On sait de lui qu’il prit part à toutes les grandes campagnes du Second Empire. Ses descendantes vivent toujours au village. Le 2 septembre 1870, il est capitaine au 83e régiment d’infanterie de ligne à Sedan, où se déroule l’ultime bataille pour Napoléon III qui y joue son pouvoir. Notre soldat sera grièvement blessé à la tête de ses hommes en résistant aux assauts ennemis. Il meurt à l’hôpital le 9 septembre 1870 ».

Les soldats à l’honneur

Quelle place tient la mémoire dans votre engagement ? On rappelle que vous êtes historien spécialiste des questions napoléoniennes.

« Je préfère parler de la nécessité d’entretenir le souvenir. Le devoir de mémoire concerne les contemporains, les acteurs comme les victimes des faits passés. En revanche le travail de l’historien et de l’élu que je suis, consiste à faire perdurer les événements dans la conscience collective en participant à une meilleure connaissance des faits et en élargissant notre regard actuel en consolidant des acquis et en combattant les idéologies ».

Qu’entendez – vous par les idéologies ?

« Tout ce qui appartient au registre de la récupération et de la déformation de l’Histoire à des fins politiques. La campagne présidentielle nous en a donné de tristes exemples. Le devoir de l’historien consiste à conserver une vision dépassionnée sur les faits et les hommes. J’ai coutume de répéter qu’on ne juge pas l’Histoire. Parce qu’elle est de toute façon plus forte que nous, elle continuera de se faire sans nous. Personne n’a de leçons à donner, mais chacun en a à tirer sans dévoiement. Je regrette par exemple qu’on ait comme pour bien des sujets, abandonné l’image de Jeanne d’Arc à l’extrême-droite alors même qu’elle a été érigée en figure tutélaire par la IIIe République pour donner corps à la Nation. Les grandes figures historiques n’appartiennent à personne. C’est dans cette même veine que je récuse les adulations tapageuses autour du général de Gaulle, qu’on le laisse à sa juste place : l’Histoire. Il n’a pas besoin qu’on le sonne à chaque élection pour se rappeler au bon souvenir de nos consciences ».

Feu d’artifice de Grand

Vous continuez vos travaux historiques comme Doctorant à Nancy. Quels sont vos projets ?

« En effet je me consacre pour l’instant et pour encore quelques temps à mes occupations de Doctorant et à mes travaux de thèse consacrés au grand – maréchal Duroc. J’ai aussi des projets d’écriture et je suis un élu qui souhaite s’impliquer pour son territoire et pour les concitoyens. J’ai grandi dans la culture du mérite, et je crois en la valeur de la jeunesse et de ses engagements. J’entends donc soutenir toutes les bonnes volontés et en porter moi – même lorsque je le jugerai nécessaire. Pour l’heure, je m’engage avant tout pour mon village auprès du Maire et de mes collègues du Conseil municipal. Nous avons beaucoup à faire car le monde change et nos sociétés doutent. Il y a partout des potentiels à éveiller. Quant on est Vosgien, on tire forcément des leçons des paroles de Philippe Séguin ».

 

Marin Menzin

Village de Grand

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