Le docteur Gilbert Mougin, figure du monde médical à Vittel vient de nous quitter lors d’un séjour chez son fils en Amérique du Sud. La nouvelle est tombée dimanche 27 mars 2023 dans la soirée, laissant les nombreux vittellois qui l’ont connu dans la peine. Le docteur Mougin a consacré non seulement sa vie à la médecine, mais a été pétri toute sa vie d’humanité et d’empathie pour ses patients.
Médecin un jour, Médecin toujours, il se tenait présent partout où la nécessité de soigner l’appelait, en Métropole et dans les DOM TOM mais aussi à l’étranger face à des urgences vitales. A l’âge de 65 ans, il s’est plu à combler le manque cruel de médecins en secteur rural et péri – urbain, non seulement à Vittel et dans les Vosges mais également ailleurs en France.
Né à Bourbonnes, c’est à Isches dans les Vosges que Gilbert Mougin a grandi. Privé pour cause de guerre de la présence de son père jusqu’en 1945, le futur médecin a eu la chance d’être épaulé par deux grands pères qui lui ont enseigné de belles valeurs. C’est grâce à sa mère que tout a commencé. Avec un soutien sans faille, elle eut l’ambition rivée au corps de faire de son fils un médecin. Après des études brillantes, le jeune homme rejoint la Faculté de médecine de Nancy. Mai 68 pointe à l’horizon, et c’est l’année où il obtient sa thèse. Gilbert Mougin reprend alors un cabinet en déshérence à Dijon puis à Semur en Auxois. Il a également dirigé le service de radiologie de l’hôpital d’Avalon. Actif jusque ses 86 ans sur tous les fronts où l’absence de médecins se faisait ressentir, le docteur Mougin venait de prendre sa retraite. Il est donc parti chez son fils en Amérique du Sud, et a quitté la résidence du Continental à Vittel où il résidait depuis de nombreuses années.
« Les vacances étaient pour lui une perte de temps. Il préférait de loin soigner les malades, et les accidentés au bord des routes. Mon père a travaillé jusqu’à l’âge de 86 ans. À Vittel, il remplaçait depuis de nombreuses années le docteur Witte. Il aimait à dire que comme Molière, il souhaitait mourir sur scène. Sa scène à lui c’était une salle de radiologie. Il détestait la mort qu’il a combattue pendant plus de 65 ans. Il avait en horreur l’oisiveté et le manque de courage en pensant que jusqu’au bout, on a quelque chose à donner », déclare sa fille Sophie Gaio.
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