Suite à un contrôle de la Brigade Fluviale de Metz survenu le 28 avril, un batelier gérômois s’était vu signifier l’interdiction pure et simple de naviguer jusqu’à nouvelle ordre. Une sanction décrite comme « extrêmement sévère et injuste » par l’intéressé qui a voulu revenir sur cet épisode d’un printemps qui a décidément eu un peu mal à se lancer en Perle des Vosges.
Après plusieurs jours de stress et d’échanges avec les autorités compétentes, ce batelier vient de recevoir un titre de transport provisoire afin de régulariser sa situation et de pouvoir travailler convenablement lors des grands week-end de Mai. Pour autant, la pilule est dure à avaler : « Nous avions déjà été contrôlés en septembre 2015, il est vrai, mais certains points n’ont pas pu être réglés depuis. Et cette fois, ce sont quelques éléments à mettre aux normes et à nouveau des problèmes purement administratifs qui sont pointés du doigt comme le manque de permis à bord que je laisse toujours à mon bureau, ou encore le défaut de titre de transport qui est l’élément essentiel dans l’histoire. Le souci, c’est que nous avons des titres de transport provisoire pour naviguer sur le lac, délivrés par la DDT de Strasbourg, et qu’aujourd’hui, aucun des bateliers gérômois n’en possèdent un ! En résumé, j’ai été sanctionné pour un défaut de papier à bord. A ce moment là, que l’on me mette une amende, je l’accepterai » , explique le batelier mis en cause par la Brigade Fluvial.
« Il est normal de se faire contrôler, ce n’est pas cela que je remets en cause bien sûr, et il y a avait des choses répréhensibles comme la « qualification du matelot » qui est une nouvelle norme. Mais mon employée principale s’est formée, elle a obtenu le document nécessaire sans difficulté. Les extincteurs sont vérifiés chaque année, nous sommes en l’attente du contrôle, l’immatriculation n’était pas au norme car 3 centimètres trop courte… Voici quelques exemples qui font que la brigade nous reproche aussi un manque de réactivité mais nous ne sommes qu’en début de saison. Par ailleurs, le traditionnel contrôle de l’expert maritime avait eu lieu le 26 avril. Dans ses conclusions rendues le jour du contrôle il est clairement spécifié que mon bateau est en état de naviguer en toute sécurité, c’est écrit noir sur blanc » , ajoute le batelier, documents clés à l’appui et à la main.
« Ces visites de sécurité ont toujours été faites. Les bateliers de Gérardmer existe depuis un siècle, il n’y a jamais eu d’accident avec les vedettes, naviguer sur le lac n’est pas dangereux, surtout dans nos bateaux, nous y veillons tous. Chaque année nous vérifions la mécanique, les entretiens d’usage sont effectués. Alors certes, au regard de la loi nous sommes en tort, en effet, mais l’interdiction pure et simple de naviguer est très sévère et exagérée, et ce d’autant plus que j’ai été le seul à la subir alors que mes confrères ne disposent pas non-plus de ce titre de transport. Ce n’est pas une sanction équitable et à la hauteur des faits reprochés, et ce d’autant plus que normalement, c’est à la préfecture de proclamer ce genre d’interdiction, et non à la brigade qui s’est octroyée ce droit » . Et de conclure : « Heureusement, je viens de sortir du bureau du maire de Gérardmer, Stessy Speissmann. Ce dernier a annoncé qu’il soutiendrait les professionnels de Gérardmer que sont les bateliers, et je dois dire que ça fait plaisir d’entendre ça » .
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