Une soixantaine de personnes se sont rassemblées au centre socio-culturel de Saint-Nabord, pour participer au « Grand débat national » initié par Emmanuel Macron. Des membres des forces de l’ordre étaient présents devant le bâtiment.
A l’entrée était affichée une charte, envoyée par l’Etat dans le kit d’organisation de débat, délimitant le cadre de l’expression autorisée. Il est notamment demandé aux participants d’attester de leur « pleine et entière adhésion aux valeurs républicaines », d’ « éviter tout prosélytisme », de ne partager aucun « contenu offensant ou contraire à la loi » ou encore de ne pas « attaquer une personne ou un groupe de personnes en raison de leurs caractéristiques propres. »
4 grands thèmes étaient proposés : la transition écologique, la démocratie, la fiscalité et l’organisation de l’Etat. Les deux premiers ont servi d’échauffement, rapidement enjambé. C’est sur le thème de la fiscalité que le débat à vraiment démarré. Les premières oppositions se sont faites sentir, les premiers désaccords. Les échanges sont cependant restés respectueux.
Les points de vues exprimés témoignent de la diversité des parcours personnels, des tendances idéologiques, des visions du monde. Cet éclectisme est à l’image du mouvement de révolte qui a mené à l’organisation de ce « Grand débat national ». Certains plaident pour une diminution de la dépense publique. D’autres au contraire pour une augmentation de l’imposition. Chacun a sa vision de ce que serait une fiscalité juste et efficace.
Les sujets s’enchainent de manière assez libre. Le cas de la dette fait débat : « On va la laisser à nos enfants et petits enfants », affirme un intervenant. « Elle ne sera jamais remboursée », réponds un autre. « Il faut un budget à l’équilibre. Et pourquoi pas excédentaire ? »
L’Europe est pointée du doigts « On va dans le mur », « c’est loin, c’est à Bruxelles » , « qui connait, ici, le président de l’Union Européenne? ». Que faut-il choisir alors : plus d’intégration ou plus de souveraineté pour les nations du continent ?
Les évolutions de la ruralité et son avenir sont un enjeu très discuté. Baisse de la population et des services : faut-il une politique qui s’oppose à cette tendance ou faut-il s’y adapter ? Faut-il réduire le nombre de communes en France ? Comment simplifier l’organisation territoriale ? Nombreux sont ceux qui ne se reconnaissent pas dans la nouvelle région « Grand Est ». On déplore des prises de décisions lointaines, depuis un coin de bureau à Paris, par des gens qui ne connaissant pas bien le terrain.
Après 2 heures de discussion environ, beaucoup se sont dits satisfaits de ce que le mouvement des gilets jaunes a permis : se parler à nouveau, de sujets qui comptent. Les propositions présentées au cours de la soirée vont être remises au maire, qui les remettra lui même au préfet.
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