Les maires de nombreuses municipalités vosgiennes avaient rendez-vous pour l’assemblée générale de l’association des communes forestières ce samedi.
294 communes sont adhérentes. Toutes n’ont pas la même surface de forêt à gérer. Le premier magistrat d’Eloyes, par exemple, André Jacquemin qui accueillait cette assemblée au sein de l’espace culturel, gère 500 hectares de forêt tandis que la Bresse en administre plus de 3000.
Toutes les communes rencontrent cependant la même problématique, celle de la gestion optimale de leurs bois. René Maillard, président de l’association vosgienne, a pointé du doigt une année sylvicole 2018 particulièrement compliquée avec notamment la survenue de la tempête Eléanore et les attaques de scolytes qui touchent principalement les épicéas. La chalarose du frêne a aussi fait des dégâts tout comme les chenilles processionnaires. Il s’est inquiété dans un autre registre de la disparition du rôle des trésoreries locales dans l’encaissement des ventes de bois au profit d’une centralisation auprès de l’ONF , prévue au 1er juillet 2019. Il a indiqué y être fermement opposé.
Jean-Pierre Michel, vice-président de la fédération nationale des communes forestières n’a guère fait preuve de plus d’optimisme, déplorant que l’Etat n’accorde pas à la forêt la considération qu’elle mérite. Un exemple, qui pourrait sembler anecdotique s’il n’était pas révélateur selon Jean-Pierre Michel : le mot « Forêt » a disparu du titre du ministre qui a en charge leur gestion. Didier Guillaume est ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation tandis que Stéphane Le Foll était celui de l’Agriculture, l’Agro-alimentaire et de la Forêt.
Cependant, tous les protagonistes présents à cette assemblée, qu’ils soient membres de l’association, députés, préfet ou président de conseil départemental, s’accordent à dire que les forêts sont les poumons du monde et qu’il est important de mettre en place des mesures pour les préserver et les gérer de manière optimale.
Dans cette idée, Christian Kibamba, prescripteur bois à FIBOIS Grand Est, a encouragé les élus qui, en tant que maîtres d’ouvrage représentent ¼ des commandes de bâtiments dans le Grand Est, à favoriser les constructions en bois, les circuits courts et le bois local. En la matière, le département des Vosges fait figure de proue et sert d’exemple à de nombreux autres départements. La construction bois a fait un bond de 46% l’an passé et une nouvelle croissance est attendue en 2019. Selon une étude de l’INSEE, si l’on doublait l’utilisation du bois local pour les bâtiments du Grand-Est, 3400 emplois par an pourraient être créés. Une utilisation qui n’est pas tout le temps possible, comme le soulignaient certains élus présents, car les bois locaux ne sont pas toujours adaptés aux besoins.
René Maillard a engagé les élus à penser dès aujourd’hui la forêt de demain pour faire face aux changements politiques et climatiques et a invité les premiers magistrats à faire entendre leurs voix lors du congrès national de la fédération nationale des communes forestières de France les 6 et 7 juin prochains à Epinal.
A.S
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