Le Theâtre du Peuple présente cet été « La vie est un rêve », de Pedro Calderon de la Barca, traduit pas Denise Laroutis et mis en scène par Jean-Yves Ruf. Ce spectacle de l’après-midi, joué à 15h, mêle comédiens professionnels et amateurs.
Né à Madrid en 1600, l’auteur Pedro Calderon de la Barca écrira plus de 200 pièces et s’inscrit dans le mouvement baroque. Ses pièces mêlent allègrement tragédie et comédie, ton épique et comique, vers sublimes et vers de mirliton. « La vida es sueño » propose une réflexion sur l’illusion et la réalité, le jeu et le songe. La pièce est découpée en trois journées. L’action se déroule dans une Pologne fictive.
Pièce incontournable du patrimoine théâtral, ce texte au souffle poétique met en jeu les thèmes de la filiation, de l’honneur, de la morale et de la politique. Jean-Yves Ruf affirme « une volonté de na pas chercher à uniformiser les tonalités, mais au contraire à faire entendre les dissonances, les hiatus, les variations ». La ligne directrice, c’est l’histoire d’un père et de son fils « une histoire simple finalement, atemporelle (…) A partir de ce fil ténu, Calderon tisse une pièce philosophique, épique, comique, où les deux parcours initiatiques du père et du fils s’entremêlent ».
« Monter une pièce baroque, c’est accepter de se perdre en forêt », explique le metteur en scène « Accepter de se laisser porter par le souffle du poète, qui ne va pas toujours droit, mais nous emmène dans des volutes toujours plus inattendues. Tenter de tracer un sentier dans l’inextricable, tenter de trouver un chemin précis. Toute une troupe au service d’une des plus grandes pièces baroques du siècle d’or espagnol ».
Le travail de traduction est une part essentielle de la création : y compris celle du titre de l’oeuvre lui-même. « Mon pari a été de traduire sueno par rêve, et non plus par songe », explique Denise Laroutis « Ici, je me suis laissée conduire par le grand contemporain de Calderon, son frère, Descartes (…) Descartes, le premier, emploie le verbe rêver dans le sens qui est le nôtre », rappelle la traductrice. « L’étymologie n’a plus son mot à dire. C’est rêve que nous disons, ce sont des rêves que nous rêvons, et c’est rêve qu’il faut traduire ».
Thierry Gibault, Mickael Pinelli, et l’ensemble de la troupe de comédiennes et comédiens du Théâtre du Peuple assureront plusieurs représentations par semaine. La pièce, d’une durée de 2h45 (avec entracte) est à découvrir jusqu’au 7 septembre. Retrouvez le programme sur https://www.theatredupeuple.com/ Des représentations surtitrées en allemand les 31 aout et 1er septembre. Une rencontre avec l’équipe artistique est prévue à l’issue de la représentation du 11 aout.
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