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vendredi 22 novembre

Remiremont – Un infirmier de 38 ans agressé sexuellement au centre hospitalier

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Centre-hospitalier-de-Remiremont1Propos salaces, gestes déplacés, attouchements, voici le calvaire qu’a vécu un infirmier de 38 ans le 1er septembre 2018 de la part d’un médecin remplaçant aux urgences du CH de Remiremont.

Infirmier depuis 14 ans et en poste depuis 11 ans dans la Cité des Chanoinesses, d’un physique plutôt imposant et de caractère a priori solide, ce pompier volontaire a totalement été déstabilisé par l’attitude de ce médecin qui semble avoir profité de sa position hiérarchique. Une main aux fesses d’abord, et bien que Nicolas* lui ait signifié clairement sa désapprobation, une caresse un peu plus tard, des propos tendancieux et des mains baladeuses à chaque fois que l’occasion se présentait. Malgré la surprise et le choc, Nicolas* a trouvé la force d’en parler tout de suite à ses collègues. Une fois l’incrédulité et les moqueries passées, ils ont été attentifs aux gestes du médecin et ont constaté leur caractère inapproprié. L’un de ses collègues a même indiqué avoir lui-même subi une caresse sur la main de la part de ce même homme. Le cadre de santé auquel Nicolas* s’est confié a également pris le temps de l’écouter et a reçu le médecin mis en cause qui a reconnu « être allé trop loin ». Aujourd’hui ces témoignages auront certainement un rôle à jouer dans la procédure judiciaire que Nicolas* a lancée en déposant plainte le 20 octobre dernier. « C’est très difficile d’en parler quand on est un homme » indique-t-il. « J’ai dû déposer plainte à Saulxures sur Moselotte car, dans la première gendarmerie dans laquelle je me suis rendu, on ne m’a pas pris au sérieux. »ajoute-t-il dépité.

Comme tout le monde, il a suivi de près la libération de la parole des femmes suite au mouvement « balance ton porc » ou « me too » et comme beaucoup, il ne pensait pas que les hommes pouvaient également être les victimes de tels agissements.

Il a constaté à ses dépens que si le genre du mot victime est féminin, tout le monde pouvait être confronté à un pervers. Il ne s’attendait pas à un tel impact sur sa santé : la honte et l’impression de saleté d’abord puis la dépression, les idées noires. Aujourd’hui il remonte la pente et a choisi de témoigner pour plusieurs raisons : « D’abord j’aimerais que cet homme ne fasse pas d’autres victimes. Même s’il est blacklisté à Remiremont, il peut toujours exercer ailleurs. En choisissant de parler, j’espère encourager d’autres victimes potentielles à se faire connaitre » confie-t-il. « J’aimerais dénoncer un tabou et mobiliser les hommes qui peuvent être des proies tout comme les femmes » poursuit-il. Par ailleurs, cette décision de parler a un effet libératoire et contribue clairement à sa guérison. Enfin, il aimerait apporter des solutions pour les victimes d’agressions à caractère sexuel car il a constaté une carence en terme d’accompagnement. « Il faudrait une personne totalement dédiée à ces problèmes dans les hôpitaux, un ou une infirmier (ère) qui se consacre à l’accueil des victimes et qui ferait le lien avec les médecins, assistantes sociales, psychologues et services judiciaires. Cette personne pourrait également avoir un rôle de sensibilisation auprès des établissements de santé »

Nicolas* avoue : « Bien que travaillant dans le milieu médical, je me suis senti très seul dans cette situation »

Marié et heureux papa de deux enfants, Nicolas* souhaite que les mentalités évoluent. « Dénoncer son agresseur ne devrait plus être perçu comme du courage mais comme une fierté » Il puise la force d’avancer auprès de sa famille mais aussi des pompiers dont les valeurs sont des repères pour cet homme qui n’a pas encore terminé son combat.

*le prénom a été modifié

A.S

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