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vendredi 20 septembre

Saint-Nabord : célébration des 75 ans de la libération à la stèle de Noirgueux

God bless the USA

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Les événements patriotiques et les commémorations des dates historiques rassemblent souvent peu de gens. Et les cheveux blancs dominent systématiquement dans le public. Le 75ème anniversaire de la libération de Remiremont et Saint-Nabord fait exception. Les organisateurs ont su apporter de la vie à l’événement et c’est incontestablement un succès. Après l’exposition d’objets d’époque, la diffusion de films inédits de la libération, le défilé de véhicules dans les rues de Remiremont, les reconstitutions, et la cérémonie au cimetière militaire, c’est à la stèle de Noirgueux que s’est conclu ce week-end.

De nombreuses personnes se sont rassemblées ce dimanche après-midi à la stèle de Noirgueux, à Saint-Nabord. Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées devant le monument : par la 36ème division d’infanterie américaine, les amis de cette même division, par l’US Memory Grand Est France, avec avec la mention « a most heartfelt thank you to our heroes » (et l’émotion était tout à fait visible), par les communes de Saint-Nabord, de Raon aux bois, d’Eloyes, de Remiremont. Parmi les élus présents, maires, président du conseil départemental, député, quelques uns ont pris la parole pour de courts discours de réflexion sur l’état du monde actuel : les dangers, les conflits, les tensions, les attentats terroristes, la nécessité d’oeuvrer pour la paix. Pour rendre hommage, aussi, au sacrifice des combattants. François Vannson conclu son intervention par cette phrase rappelant quelque peu l’Evangile selon Saint Jean (15,13) : « Il n’y a pas de plus beau cadeau que de donner sa vie pour une cause ».

A 89 ans, Jean Hilfiger a fait l’honneur de sa présence et de son témoignage. Lui qui à 14 ans guida les soldats américain le long de la Moselle pour contourner et observer les lignes allemandes, a raconté aux personnes présentes cette page de l’Histoire de France qu’il a vécue. Comment la France occupée a été divisée en différentes zones : les départements annexés rattachés au « Reich » (qui, prévu pour duré 1000 ans, n’a pas existé beaucoup plus d’une décennie), la zone occupée au nord et la zone dite « libre », au sud, avec Vichy pour capitale. Comment le maréchal Pétain en ces temps troublés s’est présenté devant la nation en affirmant « Je fais à la France le don de ma personne ». Comment les politiques de collaboration ont été mises en place. « On pensait à l’époque qu’il le faisait pour le bien de la France ». On ne s’attendait pas a ce qui allait arriver plus tard.

Monsieur Hilfiger rappelle comment la France a été obligée de financer l’armée allemande au détriment de notre propre peuple, les restrictions : « A l’époque, peu de problèmes d’obésité. Ils étaient quittes de payer autant qu’aujourd’hui », plaisante t’il. Il présente ensuite brièvement l’évolution du conflit : les combats en Afrique du nord, le débarquement en Normandie, en Provence, la libération de la Lorraine. Jean Hilfiger rappelle avec émotion les paroles du « serment de Koufra », que le colonel Philippe Leclerc prêta avec ses hommes : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ». S’adressant aux familles américaines présentes, il déclare : « Vos parents ont fait preuve d’un très grand courage. (…) Nous nous retrouvons aujourd’hui, 75 ans après, honorés que vous ayez traversé l’atlantique ».

Enfin, l’aumônière militaire, 75 ans après le terrible conflit, alors que les anciens ennemis sont réconciliés, a lu la prière émouvante d’un soldat de la Wehrmacht tombé sur un champ de bataille limitrophe de l’Alsace entre 1940 et 1944 : « Me voilà au seuil de mon éternité… l’âme en paix le cœur ferme. Cette nuit, réfugié au fond d’un trou d’obus, j’ai vu ton ciel et j’ai entrevu ta présence pour la première fois. Je sais que l’heure « H » va bientôt sonner, mais je ne crains rien parce que je sais que tu te tiens auprès de moi. Le signal ! Seigneur il faut que j’aille au combat. Qui sait si cette nuit même, je n’irai pas dans ta maison. Jusqu’à ce jour, je t’ai méconnu, mais conscient de ce qu’est ton amour, je sais qu’une nouvelle aurore luira pour moi, si toi Seigneur, tu me juges digne d’être compté parmi tes enfants. Le moment est venu où je dois partir. Mon cœur est en paix depuis que je t’ai rencontré. Je t’aime et je n’ai pas peur de mourir ».

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