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jeudi 21 novembre

Les membres du collectif « Nous voulons des coquelicots » plus que jamais présents

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coquelicot 2

Ce vendredi soir, plusieurs rassemblements – dans la limite des mesures sanitaires imposées- avaient lieu ici et là dans le département à l’initiative du collectif « nous voulons des coquelicots ». Ce groupe qui milite contre les pesticides de synthèse avait choisi de se réunir aux quatre coins du département de St Maurice à Epinal en passant par Gérardmer. Leur activité avait été mise en sommeil en raison du confinement mais aujourd’hui encore plus qu’hier, les membres de ce collectif national veulent faire entendre leur voix pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de proximité.

Alors pour porter ce message, quoi de plus naturel que de se retrouver au milieu des champs? A Dommartin les Remiremont, le petit groupe avait choisi le rond-point de la voie verte. Le rond-point comme symbole de protestation et la voie verte comme clin d’oeil à la nature, en cette période où l’on encourage la population à lâcher la voiture et les transports polluants au profit de moyens de transport plus verts.

Le message que « nous voulons des coquelicots » veut passer est celui de privilégier les productions locales, comme beaucoup ont choisi de le faire durant le confinement, plutôt que d’opter pour des produits ayant parcouru des milliers de kilomètres avant d’arriver dans notre assiette. Le collectif invite les consommateurs à réfléchir avec le message suivant ci-dessous.

A.S

9000 km pour un banal yaourt à la fraise… Qui dit plus ?

Confrontés aux limites physiques, le confinement a poussé plus de citoyens consommateurs à se tourner plus encore vers des productions locales, vers les circuits courts, les AMAPs en matière d’alimentation, nécessaire à notre survie avant bien d’autres choses. Nombreux sont ceux qui se sont rendus compte combien notre dépendance est grande et s’interrogent sur nos modes de vie et de consommation. Les jardins individuels ont fleuri, se sont agrandis là où cela est possible, avec la conscience ou l’intuition qu’un changement fondamental s’impose. Il en va de la satisfaction des besoins de base. 

Nos conditions d’existence futures dépendent largement des décisions que nous prenons aujourd’hui et notre capacité à remettre en question le système dans lequel nous vivons. Prendre en compte certaines menaces pour anticiper leurs conséquences à l’échelle locale nous semble être nécessaire et une des clés pour « reterritorialiser » le plus possible les productions alimentaires. Nous avions contacté les maires de nos communes, et déjà un bon nombre ont fait voter une motion de soutien aux Coquelicots pour une agriculture sans pesticides de synthèse, conscients qu’il est du devoir des élu.e.s, responsables de l’ordre public et de la sécurité civile, d’agir dans ce sens. Au-delà du constat et loin du fatalisme, nous souhaitons que notre action future participe à la construction de politiques lucides, déterminées et créatives face aux enjeux, adaptées aux spécificités de notre territoire. 

Qui veut encore d’un « banal yaourt à la fraise » qui, à lui tout seul, a 9.000 km au compteur, oui vous avez bien lu, 9.000 km? (*)… si l’on considère toutes les étapes de fabrication de ce produit, sans parler de ce que cela demande en ressources – et c’est ce sur quoi nous devons nous pencher pour toute la fabrication des produits alimentaires pour : la fabrication de différents intrants agricoles, l’énergie directe des exploitations, l’industrie agro-alimentaire, les transports ou encore l’énergie nécessaire à la grande distribution : un gaspillage en ressources, en temps, en coût humain, en impôts, … innommable et insupportable. Avec des agriculteurs non reconnus socialement et économiquement. Si nous avons applaudi le personnel soignant, reconnu le travail des caissières, il a été peu question des agriculteurs. Inutile de dire pourtant qu’ils sont sinon « le » en tout cas un des  maillons essentiels de tout fonctionnement sociétal. Mais ils sont en crise. Or, une crise peut rapidement mettre à mal un système en flux tendu comme le nôtre, nous l’avons observé au plus tard pendant la crise sanitaire actuelle. Nous prônons une plus grande autonomie alimentaire sur notre territoire. Les communes et les intercommunalités occupent une position privilégiée pour fédérer les acteurs locaux, paysans, chambre d’agriculture, consommActeurs, … Et nous souhaitons par nos actions à venir contribuer à ce développement en faisant un état des lieux de ce qui se fait déjà, de ce qui pourrait se faire, et avec divers acteurs pour développer des alternatives.

Mais soyons clairs : tout ceci ne peut pas se faire au détriment de la qualité. Ce n’est qu’en préservant massivement le territoire, qu’en allant vers une agriculture sans pesticides de synthèse, en accompagnant chaque paysan qui souhaite aller dans ce sens que cela sera possible. Cela demande de la diversité qui rend le système plus robuste, une adaptation notoire, de la solidarité et une implication collective.

Ce n’est pas aux seuls agriculteurs de changer, mais à tous les habitants d’un territoire de décider quel système alimentaire ils souhaitent, élus inclus. Revaloriser la profession agricole socialement et économiquement s’impose. Çà commence aujourd’hui. Nous commençons aujourd’hui, nous vous des coquelicots, nous voulons des paysans. 

 

(*) Réf. : Les Greniers d’Abondance « Vers la résilience alimentaire. Faire face aux menaces globales à l’échelle du territoire. », 2020).

 

 

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