L’évolution récente du contexte hydrologique et météorologique départemental est marqué par la dégradation de plusieurs indicateurs sur le niveau des eaux superficielles et l’absence de perspectives favorables en termes de températures et de précipitations.
En effet, les dernières pluies orageuses n’ont pas suffi pour combler le déficit pluviométrique global qui perdure dans les Vosges. Une baisse générale des débits des cours d’eau vosgiens est observée, que ce soit dans les bassins versants de la Meuse, de la Moselle ou de la Saône. Certains cours d’eau sont même d’ores et déjà en situation d’assec, comme le Petit Vair dans le secteur de Vittel.
Un indicateur majeur du risque de sécheresse pour l’été est également le faible indice d’humidité des sols, rencontré en particulier dans l’ouest du département dans le secteur de Châtenois. Même si des précipitations significatives intervenaient dans les semaines à venir, elles ne permettraient pas de combler rapidement le déficit accumulé.
Cette situation d’étiage, caractérisée par un débit minimal dans les cours d’eau, est susceptible d’entraîner des pénuries d’eau potable sur les réseaux d’alimentation de certaines collectivités ainsi qu’une forte dégradation des milieux aquatiques du département, avec des risques de mortalité piscicole.
Le Préfet alerte donc sur certains usages de l’eau qui pourraient aggraver la crise. Il s’agit ainsi de préparer l’ensemble du département aux futures restrictions qui sont envisagées avant la fin du mois de juillet. Dans une logique de solidarité, il demande ainsi des efforts à tous les usagers : particuliers, collectivités, entreprises, administrations, exploitants agricoles ou encore exploitants de centrales hydroélectriques, afin d’anticiper voire différer les mesures de restriction des usages de l’eau.
À ce stade, les principales mesures de prévention que l’on peut retenir, pour les particuliers notamment, sont les suivantes :
- contrôler les installations sanitaires (plomberie, chasses d’eau, robinets…) et faire les travaux en conséquence ;
- privilégier les douches aux bains ;
- ne plus remplir les piscines d’une capacité supérieure à 1 mètre cube ;
- ne plus nettoyer les véhicules en dehors des stations professionnelles ;
- ne plus nettoyer les terrasses et façades en dehors du cadre d’exercice des professionnels ;
- arroser son jardin potager avant 9h00 ou après 20h00, en privilégiant un arrosage manuel et idéalement en profitant de la récupération des eaux de toiture ;
- utiliser des techniques alternatives à l’arrosage quotidien des jardins, comme le paillage ou le binage, etc.
Des mesures spécifiques de vigilance doivent également être prises pour les usages industriels et commerciaux, pour la gestion des ouvrages hydrauliques, pour les activités agricoles, ainsi que pour les rejets dans le milieu naturel. À plus long terme, les professionnels devront également s’investir dans la gestion efficace et durable de l’eau pour répondre à leurs besoins.
Les collectivités ont été invitées par le Préfet à travailler sur le long terme à la réduction des fuites d’eau sur leurs réseaux d’eau potable, compte-tenu des marges de progrès certaines dans le département. L’État et ses partenaires, notamment l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse, accompagneront, techniquement et financièrement, les élus dans ces plans d’actions.
L’eau constitue un bien commun, dont il appartient à chacun de préserver la ressource. Dans un contexte de réchauffement climatique, le département des Vosges, comme beaucoup d’autres, devra apprendre à anticiper pour réinventer « un nouveau modèle », plus économe en eau.
Adaptons tous, dès aujourd’hui, les bons réflexes !
0 commentaire