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vendredi 22 novembre

Eloyes : pour Laëtitia Reynders, « la culture est la grande oubliée du dé-confinement »

témoignage sur sa situation d’auteur en 2020

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Cette année particulière vous a-t-elle affecté dans le cadre de votre travail d’écrivain ?

Forcément oui puisque, à ce jour, je n’ai pu participer qu’à un seul salon littéraire. C’était à Arras en février. Or à cette période (à noter août) j’aurais du avoir réalisé près de 25 événements. Tout a été annulé. Que ce soit le Salon du livre de Paris, les Imaginales, Le forum du livre de Saint-Louis et encore récemment les Hallienalles à Lille… Toutes les annulations se sont succédé depuis mars.

Que reste-t-il comme solutions pour vendre les livres?

Normalement, certaines librairies présentent mes ouvrages Hélas, elles ne sont pas légion à accepter d’autres auteurs que les « machines » tels Nothomb, Lévy, Musso… Les écrivains un peu moins connus restent, eux, sur le carreau ou dans les cartons. Une voie pour vendre est la commande à l’éditeur via internet (gileditions@gmail,com pour les romans de cette autrice), ou encore via messages sur mes comptes facebook et instagram, Mais cela ne représente que 10 à15 % du nombre de vente sur une année. Pour la suite on fait le dos rond et on patiente…

Justement, y a-t-il des pistes pour une reprise ?

Hélas non ! La culture est la grande oubliée du dé-confinement. On autorise des spectacles avec dérogations dans des parcs à thèmes, on laisse des milliers de supporters s’agglutiner aux alentours de stades de foot, on tolère des rassemblements non contrôlés sur les plages mais par contre on refuse la possibilité aux organisateurs d’accueillir des auteurs ou artisans dans des espaces souvent très grands (Espace culturel, gymnase) en respectant toutes les mesures sanitaires imposées. On ne tente même pas de trouver une alternative. La préfecture annule et point barre. En attendant ce sont des milliers d’auteurs, artisans (souvent auto-entrepreneurs) et éditeurs qui sont en train de s’offrir une chute vertigineuse dans le vide.

Pour autant, êtes vous arrivée à écrire? Parce que ce ne doit pas être très simple pour l’imagination ?

C’est vrai que le climat est anxiogène. Pour autant, j’arrive, parfois, à m’isoler et à avancer dans mes textes. La deuxième aventure (polar) de « Nora » est à l’impression. C’est mon quinzième roman. Un livre jeunesse ayant trait à la passion de ma fille est en train de se terminer et je suis occupée à l’écriture d’un fantastique à paraître en 2021. Mais, sincèrement, je suis dépitée de savoir que ces livres vont rester, peut-être encore des mois, dans les cartons….

Propos recueillis par Tim Delwaide et « Passe-Partout » pour Echo-Littéraire le 19 août 2020

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