Ce vendredi soir, Vincent Duval et Gilles Oudot, membres de l’ONF (Office National des Forêts), sont venus présenter devant le conseil municipal la situation actuelle et les perspectives d’avenir du domaine forestier romarimontain.
« La forêt a connu deux graves crises », affirme le maire Jean-Benoît Tisserand. La tempête de 1999 tout d’abord, puis la menace d’insectes attaquant les épicéas et sapins. « La forêt de Remiremont n’est pas protégée, pas plus que les autres ». Le sapin même, symbole des Vosges, serait « menacé à moyen terme ». La ressource forestière est très importante dans le département, et sur le territoire de la commune. Un plan de reboisement va être mis en place. « C’est un des grands projets de notre mandat ». Un projet qui va même se poursuivre « sur les deux prochaines décennies ». L’enjeu est de taille et c’est l’avenir de la forêt romarimontaine dont il est question. « Aujourd’hui, on œuvre pour nos enfants et nos petits enfants », affirme Frédéric Simon, adjoint au Maire, en charge du développement durable et des espaces naturels.
Chaque année, 8 000 mètre cube de bois sont produits dans les forêts du territoire de la commune. « Malheureusement, depuis 3 ans, on ne récolte que du bois mort », affirme Vincent Duval, garde forestier. Des insectes sont notamment en cause. L’épicéa est attaqué par le typographe, ou bostryche, le sapin davantage par le scolyte curvident. « D’où l’importance de diversifier la forêt, puisque chaque ravageur a son arbre », explique Gilles Oudot, membre de l’ONF. Des relevés de températures depuis plusieurs décennies ont été présentés aux conseillers municipaux, illustrant une augmentation régulière. « La forêt bien sûr, elle souffre (…) Ça pose énormément de problèmes ». Et notamment des problèmes de sécurité, avec le risque de chutes de branches et d’incendies. Concernant cette dernière problématique, les régions du sud de la France y sont davantage préparées. « Dans l’Est, tout reste à construire ».
Alors comment organiser le reboisement ? « Surtout, ne pas parier sur une seule essence », explique Gilles Oudot. « Il faut faire une forêt diversifiée. Un peu mosaïque, avec une multitude d’essences ». Ces dernières pourraient être apportées de régions du sud, où l’on trouve des types d’arbres supposés mieux adaptés pour les années à venir. Notamment du pourtour méditerranéen et des alpes. Châtaignier, Cèdre de l’Atlas, Robinier, ou faux-acacia, Pin laricio de Corse, Douglas, Chêne, etc. « Ne pas oublier non plus nos essence locales ». Car l’espoir est tout à fait permis. Après la guerre de 1939-1945, il a été décidé de planter beaucoup d’épicéas, de manière très large. Un choix « cartésien ». Ils devaient produire du bois pour les charpentes et pour produire du papier. « C’était l’époque de la reconstruction de la France ». L’avenir du domaine forestier romarimontain pour les décennies a venir est en train de se jouer.
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