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samedi 23 novembre

Des chênes vosgiens pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame de Paris

Ils seront notamment utilisés pour recréer la flèche conçue par Viollet-le-Duc

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C’est un événement qui a eu un grand retentissement, en France et à l’étranger. En avril 2019, un incendie a détruit une partie de la cathédrale Notre Dame de Paris. Depuis lors, la reconstruction est à l’étude. Des chênes vosgiens seront utilisés pour reconstituer certaines parties disparues de cet édifice unique. Des arbres qui ont jusqu’à 160 ans environ pour le plus vieux.

L’élan de générosité se poursuit dans le cadre du chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des opérateurs de la filière forêt-bois française se sont mobilisés pour identifier et fournir gracieusement les 1 000 chênes nécessaires à ce vaste chantier. Ces 1000 chênes représentent 0,1 % de la récolte annuelle de bois de chêne français destiné à être utilisé dans la construction ou l’ameublement. Les chênes sélectionnés sont issus pour moitié des forêts publiques (32 forêts domaniales et 70 forêts communales), l’autre moitié l’est de près de 150 forêts privées. Provenant de l’ensemble du territoire métropolitain français, la région Grand Est, reconnue comme productrices de chênes de qualité, apportent plus de 200 chênes.

L’association des forestiers privés vosgiens, Fransylva, sous l’égide de sa Fédération Nationale et de France Bois Forêt a candidaté pour que des propriétaires vosgiens puissent offrir des chênes pour la reconstitution de la flèche conçue historiquement par Viollet le Duc, du transept et des travées adjacentes de la cathédrale. Dans les Vosges, un expert accrédité a sélectionné 4 chênes sur des critères de grande longueur, de diamètre et de rectitude à Domèvre-sur-Avière, à Zincourt et à Rambervillers. Les arbres ont été coupés par leurs propriétaires en lune descendante début mars dernier. Sans contrepartie financière, ces dons s’inscrivent dans une démarche de générosité pour le bénéfice du patrimoine français.

La réception officielle de ces 4 chênes a eu lieu ce mercredi sur une route forestière de la forêt Metendal-Rambervillers, en présence notamment du préfet des Vosges, Yves Séguy, de Didier Paillereau, expert forestier ou encore de Roger Perrin, président des forestiers privés des Vosges. « Nous ne voulions pas que les Vosges soient absentes de la mobilisation pour Notre Dame », affirme ce dernier. « Nous voulons que les vosgiens soient fiers », en visitant la capitale, et notamment les habitants des villages où ont été prélevés les arbres. A l’occasion du rendez-vous forestier de cet après-midi, il a été procédé à l’installation de petites plaques assurant la traçabilité des chênes.

Les chênes vont être transportés vers une scierie qui les débitera en poutres. Les bois seront séchés entre 12 et 18 mois jusqu’à atteindre un taux d’humidité de moins de 30 %. Enfin, au début de l’année 2023 au plus tard, des ateliers de charpentiers réceptionneront les bois pour qu’ils trouvent leur place dans la nouvelle couverture de ce prestigieux édifice. 237 chênes du Grand-Est vont être utilisés pour la reconstruction de la cathédrale, affirme Gwendoline Legros, directrice adjointe de Fibois. Il s’agit de la « première région donatrice » en quantité de bois offert. Si la question se posait effectivement en ce début de siècle, Roger Perrin a la réponse : « Oui, la filière forêt bois est en mesure de construire des cathédrales ».

Pascal Triboulot, vice-président de l’interprofession régionale Fibois, est un des membres fondateurs de l’association « Restaurons Notre Dame ». Il témoigne que les élèves de la filière qui ont participé au projet ont fait preuve d’« un enthousiasme rafraîchissant ». Il faut dire que le bâtiment a une forte valeur historique, nationale et spirituelle. Pascal Triboulot en a profité pour passer un message. « Je suis accablé par ce que j’ai pu lire ou entendre », concernant les chênes utilisés pour la reconstruction. « Il y a encore beaucoup de choses à faire et beaucoup de choses à expliquer ». Les 3 500 mètres cubes de bois pourraient stocker une très grande quantité de CO2, à l’inverse du métal ou du béton. Il s’agit donc d’un « geste environnemental » important.

Jacques Grasser est membre de la commission nationale du patrimoine et de l’architecture, raconte comment il a été décidé de reconstruire une charpente en bois. « Ça n’a pas été simple », affirme t’il. Il y avait d’autres projets, notamment en métal ou en béton. Une minorité se prononçait « pour un geste architectural (…) contemporain ». C’est finalement l’option bois qui a été retenue. De plus, la structure de la charpente va être reproduite telle qu’on la connaît. « On a pu reconstituer les trois types de charpente ». Les premières datent de 1215 et 1225, et la troisième du XIXème siècle. Ce chantier, et l’option finalement choisit, « ça permet de reprendre des techniques anciennes », affirme Jacques Grasser. « Pérenniser aussi tous ces métiers de charpentiers », qui font partie du « génie français ». La cathédrale Notre Dame devrait être « rendue au culte et à la visite en 2024 ».

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