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Suite à une visite effectuée en avril dernier au parc d’attractions de Fraispertuis, en compagnie de son directeur Patrice Fleurent et du maire de Jeanménil, Dominique Georgé, le sénateur Jean Hingray a adressé une question écrite au ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, concernant la sauvegarde des parcs de loisirs, à thèmes et d’attractions.
« En ce qui concerne les parcs d’attraction, les mesures d’après Covid manquent pour le moins de clarté quant à leur date possible de réouverture et à la gestion des contraintes sanitaires qui pourraient peser sur elles, comme par exemple celle d’exiger un pass sanitaire à l’entrée », estime le sénateur des Vosges. « Déjà terriblement affaiblies, elles redoutent de se voir infligées ainsi un coup fatal qui aurait des conséquences plus que néfastes pour l’emploi local ». Retrouvez ci dessous le texte de la question écrite : Pour la sauvegarde de nos parcs de loisirs, à thèmes et d’attractions.
Question écrite n° 22884 de M. Jean Hingray (Vosges – UC) publiée dans le JO Sénat du13/05/2021 – page 3133
M. Jean Hingray attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance, sur les menaces qui pèsent sur nos entreprises de loisirs et parcs à thèmes. Le Président de la République a présenté jeudi 29 avril 2021 les différentes étapes de la levée des restrictions sanitaires. Le calendrier s’étend du 3 mai au 30 juin et séquence la réouverture des commerces et lieux de culture ou de sport. Les parcs à thèmes seraient autorisés à rouvrir le 19 mai mais sans les attractions qui ne le seraient pas avant le 9 juin. Après les stations de ski sans remontées mécaniques, place donc aux parcs d’attractions sans attractions. De plus, l’obligation de présentation d’un pass sanitaire à l’entrée des sites au-delà de 1 000 visiteurs serait à l’étude. Les exploitants de parcs, à l’instar de Fraispertuis City dans les Vosges, dénoncent la mesure envisagée, qui apparaît injustifiée et inapplicable. Injustifiée car les grands centres urbains ne sont pas soumis à ce pass alors que la gestion des flux n’y est pas maîtrisée. Au contraire, les exploitants sont des professionnels de la gestion des flux dans de grands espaces privés de plein air. Injustifiée car les sites de loisirs ne peuvent et ne doivent pas être assimilés aux « grands événements » (matchs, tournois, festivals, concerts, etc.). La gestion des flux des visiteurs (accès, déplacement sur le site, sortie) est donc très différente de celle qui caractérise les grands événements. Injustifiée car les visiteurs des parcs de loisirs sont majoritairement composés de familles et de jeunes. Leur imposer un test consisterait à les discriminer et à les « inciter » à aller se faire vacciner, dans la limite des doses disponibles pour le faire. Les entreprises privées concernées ne doivent pas porter la charge de la stratégie vaccinale du Gouvernement. Inapplicable car la majorité des visiteurs ne réservent pas leur entrée à ces sites, contrairement à un grand événement dont l’accès est réservé longtemps à l’avance.
L’obligation d’un pass provoquerait donc à l’entrée au mieux des groupements dommageables d’un point de vue sanitaire, au pire des troubles à l’ordre public liés à l’incapacité de certains visiteurs à présenter ce pass. Inapplicable car ces entreprises imposeraient à leurs visiteurs un pass sanitaire alors qu’elles n’ont pas le droit de l’imposer à leurs équipes d’accueil, jeunes et qui seront donc vaccinées en dernier. L’exploitant ne pourrait alors prendre le risque d’imposer le pass et choisirait donc de ne pas rouvrir cette saison le ratio entre chiffre d’affaires et charges de fonctionnement ne permettant pas à ces entreprises de survivre. La sécurité sanitaire est la priorité des exploitants. En 2020, ils ont mis en place un protocole sanitaire strict qui a fait ses preuves puisqu’aucun cluster ne fut à déplorer. Ces entreprises qui occupent une place économique centrale dans nos départements sont déjà confrontées à de nombreuses contraintes, telles que la météorologie, les charges fixes élevées, les besoins en investissements, l’activité saisonnière, les difficultés de recrutement en personnel.
L’enjeu majeur est donc de sauvegarder les emplois de cette filière. Pour toutes ces raisons il lui demande donc de renoncer à imposer la mise en place d’un pass sanitaire à l’entrée des parcs et d’autoriser l’accès aux attractions en même temps que la réouverture des sites prévue le 19 mai 2021. Il lui demande également si le Gouvernement entend pérenniser les aides d’État favorisant désormais la reprise d’activité (fonds de solidarité, chômage partiel, exonération de charges et autres mesures d’accompagnement).
En attente de réponse du Ministère de l’économie, des finances et de la relance
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