Photo d’archive
Cette semaine, Sénat et Assemblée Nationale ont interrompu leurs travaux. Toutefois, via les questions écrites, l’activité est maintenue. Dans une question écrite, le Sénateur Jean Hingray évoque la nécessité de rendre plus visible la mesure de qualité de l’air. Une généralisation et une vulgarisation jugées indispensables.
Question écrite n° 22454 de M. Jean Hingray (Vosges – UC) publiée dans le JO Sénat du 22/04/2021 – page 2639
M. Jean Hingray attire l’attention de Mme la ministre de la transition écologique sur la nécessité de généraliser la mesure de la qualité de l’air et d’en faire une donnée vulgarisée, accessible à chacun tant elle touche à des sujets sensibles : santé des enfants, politique industrielle, choix immobiliers, aménagement des territoires, tourisme.
La prise de conscience du rôle essentiel de la qualité de l’air est partagée par tous. Côté réglementation, les textes ne cessent d’évoluer : un diagnostic de la qualité de l’air est obligatoire dans les écoles depuis 2018, dans les collèges et lycées depuis 2020 ; des études d’impact sur la qualité de l’air sont réclamées pour la plupart des gros projets d’infrastructures (routes, ports, éco quartiers…). Sur les réglementations existantes (dans l’industrie notamment), les seuils continuent de baisser. Du côté de l’opinion publique, on observe la même concordance. Selon une étude de l’institut français d’opinion publique (IFOP), la qualité de l’air est la deuxième préoccupation environnementale des Français derrière le réchauffement climatique, mais devant les déchets, le bruit, la consommation énergétique, etc… Notons que chaque être humain respire environ 15 000 litres d’air par jour, ce qui représente 15 kg d’air. L’air est donc un vrai produit de consommation,dans des proportions beaucoup plus importantes que ce qu’on mange (1 kg/jour) ou ce qu’on boit (2 kg / jour). Jusqu’à présent, les moyens de mesure de sa qualité étaient réservés aux grosses stations de mesure des ATMO qui ont joué le rôle de pionniers, souvent de lanceurs d’alertes. Mais depuis peu, il s’est produit un vrai bond technologique avec l’arrivée sur le marché de capteurs professionnels ou grand public, relativement bon marché. La filière « qualité de l’air » est donc aujourd’hui en mesure de proposer des diagnostics fiables aussi bien sur l’air intérieur que sur l’air extérieur. Ces diagnostics peuvent être ponctuels ou prendre la forme d’une surveillance en continu avec des capteurs déployés dans un immeuble, une école, dans les rues d’une ville ou sur tout un territoire. Au travers de ce type de surveillance, on peut déterminer des plans d’action en matière de circulation routière ou d’implantation industrielle ou encore donner des recommandations très personnalisées aux sportifs ou aux parents (quand sortir la poussette), aux acquéreurs d’un bien immobilier, aux asthmatiques, aux personnes âgées, etc… C’est donc également la possibilité de bâtir un argumentaire pour attirer des personnes sur les territoires qui proposent une bonne qualité de l’air avec une information à l’appui.
Il lui demande d’inscrire avec les moyens nécessaires et dans les supports d’information adaptés la qualité de l’air comme un marqueur visible de l’efficacité de notre politique environnementale et de la place des territoires sur cet indicateur.
0 commentaire