Photo d’illustration
La chaîne de grande distribution E. Leclerc a annoncé que le prix de sa baguette serait bloqué à 29 centimes d’euro pendant 4 mois, « pour défendre le pouvoir d’achat face à l’inflation ». Une initiative qui passe mal auprès des acteurs du pain, des agriculteurs aux boulangers.
« C’est une campagne démagogique », affirme Philippe Thiebaut, vice-président de la Fédération des Artisans boulangers des Vosges. L’objectif du dirigeant de la chaine nationale de distribution serait de « faire le buzz ». En réalité, rien de bien nouveau, simple coup de publicité. Cette campagne donne l’impression que « tous les produits pourraient se vendre à n’importe quel prix », explique le boulanger. Cependant, « on compare deux produits qui ne sont pas comparables », affirme-t-il. « On propose au consommateur une baguette industrielle », qui n’a pas les mêmes caractéristiques et les mêmes qualités que les produits proposés par les artisans boulangers. « Il serait intéressant de connaître la composition exacte de ces baguettes à 29 centimes ». Le type de farine utilisé, comment la baguette est travaillée, et quels sont les additifs ajoutés dans la recette. Avec une telle campagne, « on essaie de tromper le consommateur », affirme Philippe Thiebaut. « A ce prix là, un boulanger vendrait à perte (…) Tout le monde doit vivre de son travail ». La Fédération des Boulangers des Vosges insiste sur l’importance de la présence de nombreuses boulangeries partout en France qui maillent le territoire et qui doivent vivre pour éviter les déserts territoriaux. L’objectif pour un artisan est d’« apporter son savoir-faire pour sortir le meilleur produit. Au juste prix ».
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