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vendredi 22 novembre

Bussang : le Théâtre du Peuple présente Hamlet-Machine de Heiner Müller

Cet été, triple dose de Hamlet au Théâtre du Peuple

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Ce vendredi, c’était jour de répétition générale pour la troupe du Théâtre du Peuple, à Bussang. À partir de ce vendredi, le programme le programme de l’été s’enrichit en effet d’un deuxième spectacle : Hamlet-machine de Heiner Müller, mise en scène Simon Delétang.

« J’étais Hamlet. Je me tenais sur le rivage et je parlais avec le ressac BLABLA ». Alors qu’Hamlet de William Shakespeare bat son plein depuis le 30 juillet dernier, place à la version contemporaine et totalement explosive de l’œuvre. C’est un marathon Hamlet qui débute. Les spectateurs pourront assister dans la même journée à Hamlet, à 15 h puis à Hamlet-machine, à 20h. Une expérience théâtrale encore jamais proposée en France. Seul Heiner Müller lui même l’avait réalisé en 1990 à Berlin. La pièce a une importance particulière pour Simon Delétang. « Hamlet-Machine est un texte source qui a forgé mon chemin de metteur en scène, m’entraînant en Allemagne sur les traces de Bertolt Brecht et d’Heiner Müller », affirme-t-il.

D’une traduction de Hamlet qu’il réalisait pour un metteur en scène, Heiner Müller a finalement fait naître ces neuf pages de poème dramatique. Son objectif était un projet de destruction. Destruction d’une obsession, qu’il avait pour Hamlet depuis qu’il avait découvert le texte, jeune adolescent, sans vraiment tout comprendre. Cette œuvre inclassable est une pièce pour chœur.Il y est question d’insurrection et de soulèvement, de théâtre et de jeux de masques. « Pour Heiner Müller, ce texte est un texte pour choeur prolétarien, j’ai donc choisi de créer une entorse à la tradition récente du Théâtre du Peuple en proposant aux amateurs de l’après-midi de jouer également le soir d’être cette voix et cette présence chorale », explique Simon Delétang.

Ce spectacle est imaginé comme une fausse répétition publique, pendant laquelle le metteur en scène est lui-même présent sur scène pour apporter des éclaircissements et diriger les interprètes. Des parties seront improvisées différemment chaque soir. « C’est bien là tout le propos de Heiner Müller, qu’il n’y ait plus de personnages, de situations. Seulement des interprètes dans un lieu donné, ici le Théâtre du Peuple, tentant de faire entendre ce texte de la seconde moitié du 20ème siècle ». Les décors valent aussi de s’y intéresser. « Ce spectacle, je l’envisage comme un hommage en creux à l’artiste Jannis Kounellis, ami de Heiner Müller », affirme le metteur en scène. « Son travail est une réflexion sur la tragédie et les matières brutes pour la représenter ».

Présenter Hamlet en guise de prologue doit permettre aux spectateurs d’avoir les clés shakespeariennes afin d’entrer dans ce mausolée déconstruit qu’est Hamlet-machine. Il paraît en effet intéressant de voir d’abord la pièce écrite par le célèbre auteur anglais. Et la saga Hamlet ne s’arrête pas là. En partant d’une didascalie de la pièce de Shakespeare, Loïc Corbery a imaginé en 2019 un seul-en-scène comme s’il était dans sa loge et où dans lequel il convoque les poètes qui ont parlé d’Hamlet, de sa solitude et de sa grandeur. L’acteur sera ainsi trois fois Hamlet sur la grande scène du Théâtre du Peuple cet été où il porte ce marathon en triptyque inédit. L’équipe du Théâtre offre ainsi aux spectateurs une occasion unique de redécouvrir Hamlet, et peut-être l’envie d’en découvrir plus. 

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