Le comité régional CGT Grand-Est et la fédération allemande de Verdi des services et commerces organisent un séminaire cette semaine au centre Azureva de Bussang. Ce mercredi, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est venu participer aux échanges, notamment sur deux thèmes centraux : la politique sociale de l’Union Européenne et la montée des partis dits « d’extrême droite » dans différents pays du continent.
Ce séminaire regroupe quelque 130 participants. Des syndicalistes Français et Allemands, mais aussi Belges, Luxembourgeois, Autrichiens, Hongrois et Italiens. Le caractère multilingue de l’audience a donné beaucoup de travail aux traductrices installées dans une cabine à l’arrière de la salle. Le fait de se rencontrer, entre syndicalistes de différents pays du continent, « ça permet de mieux connaître les réalités des uns et des autres (…) pour mieux militer ensemble », affirme Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Au coeur des échanges, donc, l’Europe sociale en cette période de guerre à l’Est du continent et de crise inflationniste, ainsi que la montée des idées d’extrême droite.
La première table ronde était animée par Emmanuel Vire, du SNJ CGT, et rassemblait notamment Ralf Nix, de Verdi, Jean François Tamellini, pour FGTB, et le député Dominique Potier. Pouvoir d’achat, définition du salaire, smic. Les sujets étaient variés. La CGT porte notamment une revendication concernant la réglementation européenne. « Il y a besoin que la charte sociale soit contraignante pour les Etats », explique Philippe Martinez, qui constate un « deux poids, deux mesures » dans l’application de la feuille de route de l’UE. La politique économique de l’institution bruxelloise appliquée, mais pas la politique sociale.
Autre sujet de discussion : les succès électoraux de mouvements conservateurs, souverainistes ou populistes dans différents pays. « Partout en Europe, l’extrême droite monte », affirme le secrétaire général de la CGT. Face à cette situation, « le syndicalisme a une grande responsabilité ». Selon Philippe Martinez, les mouvements d’« extrême droite » ne « défendent pas les plus modestes ». Pourtant, si l’on prend notamment le cas français, l’étude de la démographie électorale le montre, le « monde du travail », les classes moyennes et modestes, font largement le choix du Rassemblement National.
Ces électeurs, il ne s’agit « pas de les culpabiliser », affirme le leader CGT, mais de « leur montrer la réalité du programme social de l’extrême droite ». Lors de la dernière élection présidentiel, Philippe Martinez avait appelé au traditionnel barrage à la candidate du RN : « Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite ». Ce n’est pas exactement ce qui s’est passé, comme le montre notamment l’analyse proposée par le journal L’Express : « Les ouvriers ont voté à 68% en faveur de la candidate du Rassemblement national. Marine Le Pen a également été préférée par les employés (54%) ».
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