Jeudi 19 janvier, quelque 5 000 personnes ont défilé dans les rues d’Epinal pour protester contre la réforme des retraites voulue par le gouvernement et le président de la République Emmanuel Macron, qui prévoit notamment le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Une manifestation d’une grande ampleur a laquelle a participé Sébastien Vuillemin, technicien dans le domaine de la haute tension et délégué syndical UNSA Clemessy Eiffage.
« C’est une lutte pour moi et pour mes enfants », affirme Sébatien Vuillemin, qui souligne « la façon de faire assez brutale » du gouvernement. « C’est une drôle de société qu’on nous prépare ». Une société où l’on ira pour certains jusqu’à « mourir au travail ». Ou alors on laissera partir les gens plus tôt, mais avec des décotes sur leur pension. Une société dans laquelle on n’aura plus le temps de profiter un peu de l’existence, quelques années, sans devoir se rendre au travail. « Travailler plus pour des pensions moindres. En ayant de forts risques de ne pas être longtemps en retraite ». D’autant que « l’espérance de vie est montée, mais elle est en train de redescendre ». Autre sujet de mécontentement : « Le changement des règles du jeu en cours de route » pour de nombreux travailleurs.
Le délégué syndical rappelle quelques uns des autres moyens possibles pour faire des économies : la réforme de l’ISF (Impôt sur la fortune), ou la suspension des sommes qui quittent le pays. « On vient de distribuer de l’argent à l’Afrique, au Pakistan, à l’Ukraine », affirme-t-il. « Et on nous dit qu’il n’y a plus d’argent pour nous ». Par ailleurs, Sébastien Vuillemin craint que la réforme actuelle, et le report de l’âge de départ à 64 ans, ne soient en fait qu’une étape. « Le rêve de Bruxelles, c’est plutôt 65, 67 ». D’où l’importance de se mobiliser pour faire échouer le gouvernement. Et il y a de quoi être rassuré, de ce côté là. « Toutes les organisations syndicales sont unie pour l’instant ». Et un massif désaccord gagne du terrain dans la société. « Pour l’instant, je suis confiant ».
« Il faut que ça s’intensifie. Il faut que les gens prennent conscience ». Le délégué syndical sera présent le 31 janvier pour la nouvelle journée de mobilisation. « Je pense qu’il va falloir se battre, que le nombre de manifestants augmente », affirme-t-il. Alors il va falloir motiver les gens, même ceux qui ne sont pas nécessairement habitués à manifester, même les résignés ou les moins informés. « Il va falloir que ça durcisse ». En espère que cela va continuer à bien se passer, sans débordements qui pourraient servir la communication du gouvernement. On rêverait d’un arrêt du pays comme en 95. Rendez-vous dans les jours et les semaines à venir pour prendre le pouls de la société française et mesurer la détermination des manifestants.
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