Depuis des années, le Gaec du Vacceux s’est tourné volontairement vers une démarche environnementale sur les hauteurs du Thillot, où la biodiversité, les pâturages, ne sont pas des vains mots. Pour preuve les vaches de races vosgiennes en train de paître dans le pré, ne se préoccupant pas le moins du monde des va-et-vient sur l’exploitation. De l’herbe de bonne qualité, donc du lait, donc des fromages, munster et tomme de qualité. L’adéquation est simple.
Ce mercredi, le premier contrat de Paiement pour Services Environnementaux (PSE) a été signé pour 5 ans entre Albert Fetet pour le Gaec et Jérôme Mathieu de la Chambre d’agriculture. L’enjeu de ce contrat, retenir et épurer les eaux de pluie, protéger et développer la biodiversité, préserver les zones humides, avec un fauchage tardif idéal pour les pollinisateurs, sans traitement phytosanitaires sur les prairies permanentes, action qui permettra également de nourrir des animaux d’élevage, etc . Le but du PSE : une rémunération qui prend en compte « les contraintes des agriculteurs. dans leurs actions. En aucun-cas on ne peut parler de subventions, puisque le calcul se fait en fonction des actions menées et contraintes engendrées » souligne M. Mathieu. « Il valorise notre travail » reconnait Nicolas Fetet, » Pour les 33 agriculteurs gérant 3700 ha dont 3000 hectares de prairies permanentes, un montant globales de 2 millions d’euros seront répartis sur 5 ans. Un travail mis en place par le Pôle Territorial Rural (PETR)du Pays de la Déodatie et du pays de Remiremont.
Cette exploitation de montagne, le Gaec du Vacceux, est gérée par 4 associés (Nicolas, Albert, Renaud et Julie) et 3 salariés. Une exploitation où 250 000 litres de lait sont transformés en munster ou tomme. Des chiffres qui font immédiatement réagir Albert Fetet, « suite aux dégâts causés par le gibier, et notamment les sangliers. Le fait de laisser les chasseurs les agrainer (nourrir) est inadmissible. Ils sont en train de créer des élevages de sangliers qui détruisent tout, et quand ils font des battues tout le monde en voit, sauf eux . » Nicolas le rejoint en relatant « une fenaison récente dans un pré, avec une poussière incroyable. Voilà le résultat, avec tous les risques de bactéries que cela peut amener pour la suite ».
Des agriculteurs en colère, qui profitent de la présence des différentes personnalités du conseil général, agence de l’eau personnalités diverses, pour exprimer leur colère. « Le fait de pouvoir resemer les prairies permanentes touchées par les dégâts fait que nous signons le PSE, Sinon, nous ne l’aurions pas fait. » résume Nicolas Fetet, ajoutant « qu’il est totalement regrettable d’avoir des terrains agricoles plats, qui, par un projet de modification du PLU, vont se transformer en zone industrielle au Thillot. Cela sert à cela le PSE, pour les terrains impraticables ? Si on bétonne la terre qui nous nourrit, on n’ira pas loin« . On l’a compris, si le site est idyllique, la tranquillité n’est pas toujours dans les prés.
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