L’Association ADEMAT-H ne souhaite pas rester impuissante à la réduction notable de l’offre de santé, laissant présager à plus ou moins long terme dans nos vallées, l’installation de déserts médicaux . C’est dans ce cadre et aux vues de constats sérieux et assez alarmants, qu’était organisée ce mardi soir à Vagney, une réunion-débat d’information sur le sujet, avec l’intervention d’un animateur en la personne du Docteur Richard LOPEZ, Président de la fabrique des Centres de Santé.
Le Président de l’ADEMAT-H précisait en préambule, avoir adressé des invitations nominatives aux élus des 4 communautés de communes, et à 450 professionnels de santé et faisait alors le compte en présentiel : 17 élus, 8 représentants du monde de la santé et 2 au titre de la mutualité ! Le ton était donné et c’est le Docteur LOPEZ qui dirigeait les débats.
Celui-ci reprenait le constat existant à savoir, un accès aux soins rendu difficile pour plusieurs raisons évoquées comme, la diminution du nombre de médecins, la liberté d’installation (libéral). Cette disposition assez française permet au praticien de s’installer ou il le souhaite, et pas forcément où on en a besoin. « C’est le divorce entre le lieu d’installation et le besoin de soin… ». insistait Richard LOPEZ. L’intervenant s’adressait alors aux élus, confrontés également au problème, puisque recevant les doléances des administrés. Un retour arrière permettait de comprendre le système de santé d’avant où l’industriel ouvrait son dispensaire au même titre qu’une école, une épicerie ou encore un théâtre, un cinéma pour garder son personnel. C’était l’époque des soins infirmiers et des sœurs à domicile, dans un système apportant des soins surtout à la classe ouvrière, économiquement faible.
Richard LOPEZ apportait ensuite quelques réponses sur les aspirations des nouveaux médecins, ne souhaitant plus faire 60 heures par semaine, et profiter de leur famille, leurs enfants et des loisirs comme tout le monde. Il était également mis en avant une situation économique tendue de la profession, et une protection sociale des praticiens nulle et et non performante. L’accent était mis sur la féminisation de la profession, accentuant le changement d’habitudes. De plus et toujours selon le Docteur intervenant, il ne fallait pas considérer un médecin salarié, pour moins compètent que le libéral et compte tenu de l’évolution des changements, le travail en équipe était souhaité et sécurisant, pour les tours de garde notamment et la continuité des soins en cas d’absence.
En conclusion et aux vues des demandes des patients, et des aspirations de nouvelles générations de médecins, il semblait évident, démonstration faite, que les « Centres de santé » avec des personnels salariés, soient « le modèle de médecine du 21ème siècle ».
C’est en tout cas l’appel qui était lancé par l’ADEMAT lors de cette réunion, qui souhaitait « pouvoir s’appuyer sur une collectivité intéressée pour accueillir le projet du Centre de Santé de territoire. Elle s’engage à organiser une rencontre de travail avec les partenaires associés, afin de co-construire le processus d’élaboration du projet et de la gouvernance adaptée ».
Rappel du code de santé publique en matière de caractéristiques obligatoires pour les Centres de santé :
-Structure sanitaire de proximité avec activité de diagnostic, de soins de premiers recours, sans hébergement au centre où à domicile, au tarif conventionné de la sécurité sociale, ouvert à tous.
-Mènent des actions de santé publique, prévention, éducation pour la santé.
-Pratiquent le tiers payant.
-Ils sont crées et gérés par une organisation à but non lucratif
-Les professionnels qui y exercent sont salariés.
–Ils élaborent un projet de santé et un règlement de fonctionnement.
Ils participent aux CPTS, SAS et PDSA dans le cadre de la loi.
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