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vendredi 22 novembre

Remiremont : Entretien avec François VANNSON, Président du Département (2/2)

Désenclavement, vieillissement de la population, changement climatique, désintérêt du peuple pour la politique ...

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Remiremont-info : « Le désenclavement fait partie des actions majeures pour l’attractivité d’un territoire comme les Vosges. A la suitefrançois vannson d’importants investissements, les premiers chantiers engagés pour y parvenir arrivent à leur terme, qu’ils concernent les infrastructures routières, le maintien (et le retour) de lignes TGV et TER ou encore le déploiement de la fibre… Quels axes demeurent susceptibles d’être améliorés en la matière ? De nouveaux chantiers sont-ils d’ores et déjà à l’ordre du jour ?

François VANNSON : « Notre Collectivité est consciente de l’enjeu majeur que constitue le désenclavement pour le futur du Département. Les élus départementaux, dans le cadre du futur plan 2022-2027, ont ainsi identifié des vecteurs de désenclavement et les leviers à activer tant au niveau de leurs compétences obligatoires que volontaires ; on peut citer : la Jeunesse; la Transition Ecologique ; les Services Publics de Proximité…Ce sont autant d’axes stratégiques et d’actions nécessaires, clairement identifiés, qui sont engagés et suivis par le Département.

Pour ce qui est des actions “classiques” de désenclavement, nous continuerons à abonder chaque année la ligne budgétaire allouée de plus de 40m€ dédiée à notre réseau routier départemental, dont nous avons la charge ; nous serons à l’écoute du Conseil Régional, de la SNCF et de RFF, pour les investissements futurs en qualité de partenaires volontaires, dans la mesure de nos moyens ; nous continuerons à soutenir le déploiement de la Fibre aux côtés du Conseil Régional, devenu au fil du temps un nouveau mode de désenclavement.

Le Département continuera ainsi à se montrer prospectif et engagé et sera évidemment au rendez-vous du désenclavement, facteur majeur d’attractivité » .

RI : « Si les Vosges ont de nombreux atouts, elles sont confrontées, à l’instar de nombreux départements ruraux, aux défis conjugués du vieillissement de sa population et de la mobilité d’une partie de sa jeunesse. Quels sont les leviers à la disposition du Département pour y répondre ? Sur quels domaines peut-il influer pour augmenter son attractivité ?

François VANNSON : « Conscient de cet état de fait, le département a choisi de mettre en valeur, d’accompagner et d’apporter des réponses concrètes à la Jeunesse afin de les aider à construire leur avenir dans le Département ; elle constitue ainsi l’un des 3 axes stratégiques transversaux du nouveau Plan Ambitions 2027. Ce sont 34 actions concrètes et innovantes dédiées à notre Jeunesse, rassemblées sous le chapeau “ Ambitions Jeunesse”.

Le Département agit également sur tous les domaines connexes : le maintien et le retour des services publics de proximité ; le développement d’un maillage territorial cohérent de santé ainsi que le Plan Santé que j’ai porté. A ce jour, ce sont déjà plus de 300 professionnels de santé qui ont bénéficié de ce plan ».

 RI : « Le changement climatique est un enjeu majeur. Ses conséquences s’en font ressentir dans les Vosges comme partout ailleurs avec des conditions climatiques, météorologiques et écologiques prégnantes : manque d’eau – et sans doute bientôt de neige -, sécheresse, incendies massifs, orages violents…L’équilibre du massif Vosgien risque de s’en trouver durablement altéré. Comment le Département s’adapte-t-il à cette évolution climatique ? Quelles mesures sont préconisées, voire déjà mises en œuvre, pour répondre à cette urgence ? »

François VANNSON : « Dans les Vosges, le Département s’est déjà fortement engagé afin de préserver la ressource en eau notamment via ses efforts afin de soutenir la rénovation des réseaux d’eau potable et d’éviter ainsi les fuites sur ces réseaux.

Ainsi, il finance à hauteur de 20% les travaux de protection et de mise en conformité des ressources ; les travaux de création, de mise aux normes ou de sécurisation globale d’ouvrages de prélèvement d’eau potable (point de captage, travaux de sécurisation…) ; les travaux de sécurisation des réseaux d’adduction et de distribution ; les travaux de sécurisation qualitative et quantitative ; les travaux d’amélioration des conditions de distribution; les travaux de mise aux normes ou de sécurisation des stations de traitement pour la production d’eau potable …  Ces opérations sont subventionnées à la condition qu’elles répondent aux prescriptions de notre Département.

En 2022, le Département des Vosges a d’ores et déjà alloué 3 768 236 euros de subvention (Captages, château d’eau, traitement de l’eau, création de station) aux communes ayant réalisé ces travaux sur un total de 16,2 millions d’euros (soit plus de 20% d’aides). En 2021, le Département avait alloué 1,7 million d’euros d’aides pour un montant total de travaux de 7,8 millions. En un an les communes ont donc plus que doublé leurs travaux dans la rénovation de leurs réseaux, une volonté soutenue par le Département des Vosges.

Par ailleurs, le nouveau Plan engage une politique volontariste dans tous les programmes d’isolation, de sobriété énergétique et de limitation de l’émission des gaz à effet de serre ».

RI : « Depuis 2017, l’émergence de nouveaux profils d’élus, la recomposition des mouvements politiques et l’évolution du clivage droite-gauche troublent le citoyen, qui a les plus grandes difficultés à se retrouver dans un monde politique en mutation permanente. Avec le recul, à l’a une de votre expérience de 24 années de députation et de votre réélection en qualité de Président du Conseil Départemental des Vosges, quel regard portez-vous sur ces changements? »

François VANNSON : « La recomposition politique et l’émergence de nouveaux profils d’élus se sont vus amplifiées par l’élection présidentielle de 2017, provoquant une forme de big-bang politique sans précédent. Les conséquences en sont substantielles : l’effondrement des partis politiques traditionnels qui constituaient le fondement du clivage gauche-droite que nous avons toujours connu ; l’affaiblissement du parlement, qui suscite un sentiment d’éloignement de nos territoires et donne l’impression de devenir de plus en plus une chambre d’enregistrement de projets de Lois gouvernementaux mal expliqués, mal compris et donc mal interprétés…

Notre démocratie est ainsi fatiguée, en perte de sens, de repères et de valeurs.

Nos partis politiques doivent se repenser et se réformer afin de créer de nouveaux espaces de réflexions et de propositions, seuls moyens de redonner espoir et envie. Le Parlement doit retrouver son indépendance et le sens de l’intérêt général. Par ailleurs, nos grandes collectivités territoriales attendent avec impatience une vraie décentralisation nous permettant d’apporter des réponses concrètes à l’échelle de nos territoires.

Pour ce qui est des nouveaux profils d’élus, si nombre d’entre eux prennent à cœur leur fonction, y font honneur et agissent en conséquence, il me paraît toutefois essentiel, pour la clarté, la compréhension, la bonne tenue et la qualité du débat public, que certains autres puissent s’imprégner des exigences du rôle, de la hauteur de vue qu’il implique et surtout des remontées de terrain et des réels besoins des françaises, des français et de la France.

Trop souvent, plutôt que d’échanges entre élus informés, impliqués et désireux de faire avancer nos territoires et notre pays, on assiste ainsi à des chicaillas et mesquineries dignes des pires influenceurs voire de tenants d’idéologies frelatées : ces postures et gesticulations n’aident en rien et n’amènent que perte de confiance et désintérêt de la chose publique, ce qui est dommageable pour notre démocratie ».

entretien

remiremont

Vosges

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