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Photographie prise au Refuge de Grimlock.

Après notre article d’hier sur les cas de maltraitance animale au refuge de Grimlock à La Vôge-les-Bains, de nouvelles informations viennent confirmer les antécédents préoccupants des propriétaires.

Une mise en demeure de la préfecture de Haute-Saône, émise par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP), révèle de graves manquements en matière de bien-être animal lorsque ce refuge était situé à Aillevillers-et-Lyaumont, avant son déménagement dans les Vosges.

Des conditions de détention alarmantes

L’inspection menée par les autorités avait révélé une situation préoccupante :

• 10 chiens se partageaient une seule et même niche, trop petite, laissant passer des infiltrations.
• Des débris et objets dangereux jonchaient le sol, représentant un risque de blessure pour les animaux.
• Aucun jouet ou enrichissement pour stimuler les chiens n’était présent.
• Les animaux malades n’étaient pas isolés, exposant les autres à des risques de contamination.
• Problèmes d’identification des animaux : 4 puces électroniques n’ont pas pu être détectées, et 11 chiens étaient enregistrés avec des propriétaires différents de ceux déclarés par le refuge.

L’activité n’étant pas déclarée au titre de la réglementation ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), la détention de plus de 9 chiens constituait une infraction.

Des conditions de vie inacceptables

L’un des points les plus préoccupants concernait trois chiens-loups tchécoslovaques, enfermés dans un enclos boueux de moins de 5 m², alors que la réglementation impose 5 m² par chien.

D’après cette mise en demeure, les écuelles étaient disposées à même le sol, dans la boue. Une simple couette trempée d’eau et de boue leur servait de couchage.

Un arrêté relatif à l’élevage, à la garde et à la détention d’animaux impose pourtant que les sols et niches soient désinfectés et désinsectisés régulièrement, et que les excréments soient enlevés quotidiennement. Ce qui n’était manifestement pas le cas.

Les animaux en élevage et ceux en pension (familles d’accueil) étaient également mélangés, en contradiction avec les règles sanitaires et de protection animale.

Un suivi vétérinaire inexistant et une prolifération des rats

L’inspection a également révélé une absence totale de suivi vétérinaire :

• Pas de registre sanitaire
• Pas de suivi annuel vétérinaire
• Aucun registre des entrées et sorties des animaux

La propriétaire elle-même a reconnu une infestation de rats, sans aucun moyen de lutte efficace, exposant les animaux à des maladies comme la leptospirose.

Face à ces infractions graves, la préfecture avait exigé que la propriétaire trouve un autre site pour reloger les animaux :

« Je vous encourage dans cette voie, sans quoi, après le 15 mai 2019, mes services considéreront que vous êtes en infraction avec la réglementation ICPE et des procédures administratives et judiciaires seront engagées contre vous. »

Au total, lors de cette inspection, les autorités avaient recensé 25 chiens, une vingtaine de lapins nains et un chinchilla.

Un passé qui éclaire le présent

Ce lourd passif en Haute-Saône jette une lumière encore plus inquiétante sur la gestion actuelle du refuge de Grimlock à La Vôge-les-Bains.

Hier encore, nous révélions les conditions drastiques dans lesquelles vivaient 22 chiens et 9 chats saisis par les SPA de Besançon et Belfort. Cette nouvelle enquête montre que les propriétaires étaient déjà dans le viseur des autorités pour des faits similaires il y a plusieurs années.

Désormais, les SPA et les associations de protection animale, comme 30 Millions d’Amis, demandent une interdiction définitive de détention d’animaux pour les gérants du refuge. Les plaintes s’accumulent, et une action en justice est en préparation.

Pour lire notre article d’hier sur les conditions de détention des animaux à La Vôge-les-Bains : https://vosgesinfo.fr/remiremontinfo/2025/02/saisie-choc-dans-un-refuge-de-la-voge-les-bains-une-trentaine-danimaux-sauves-de-la-maltraitance/