Ce lundi 3 février vient de débuter le procès en appel d’un homme âgé de trente ans pour tentative d’assassinat à la machette sur un autre homme à Pont-à-Mousson en 2020. L’accusé, en détention depuis le 25 septembre 2020, avait obtenu une peine de 24 ans d’emprisonnement en Meurthe-et-Moselle, malgré un rapport psychologique révélant des troubles psychiques. Sa complice et petite amie, quant à elle, a mis fin à ses jours à la maison d’arrêt d’Épinal en 2021.
L’histoire débute en Meurthe-et-Moselle le 21 septembre 2020. Les employés d’un fast-food McDonald’s voient arriver un jeune homme, nu et en sang. Pris en charge par les secours, son pronostic vital est alors engagé. L’homme souffre d’importantes blessures à la tête, au cou, à sa main droite tranchée qu’il tient, à une cervicale, une épaule et à une cheville nécessitant une intervention chirurgicale.
Rapidement, la victime donne le nom de ses agresseurs, une jeune fille et un homme. Il raconte qu’il avait un rendez-vous avec celle-ci pour un rapport intime, mais très vite, les choses ont dégénéré. Le jeune homme avait fait la connaissance de cette fille sur une application de rencontre, mais l’avait déjà rencontrée avant ce jour dramatique. Elle est arrivée chez lui seule et des préliminaires ont commencé. À ce moment, la jeune fille s’est débrouillée pour que la victime ait le dos tourné à la porte et en position de faiblesse, à genoux. C’est alors qu’un autre homme est arrivé par derrière et lui a asséné un coup sur la tête. En cherchant à se protéger avec ses mains, l’une d’elles sera tranchée des doigts jusqu’au poignet.
Un scénario machiavélique
Très vite, les enquêteurs retrouvent les deux bourreaux : une jeune fille de 16 ans et un homme de 26 ans. Lors de leurs auditions, ils avoueront la tentative d’assassinat mais aussi la préméditation.
Décrite comme une fille excentrique, violente, mythomane et animée d’idées noires, l’adolescente de 16 ans admet la tentative de meurtre et collabore avec les enquêteurs « fièrement ». Dans sa chambre, ceux-ci trouveront des dessins macabres, un panonceau lumineux avec des inscriptions obscènes, mais aussi des éléments utiles à l’enquête : une machette de 45 cm avec du sang, deux Opinel, des vêtements ensanglantés et des produits ménagers. Elle explique alors avoir voulu passer à l’acte car elle aurait subi un viol de la part de la victime et de deux autres hommes lors d’une soirée. Il s’avérera que cette histoire était fausse.
Son complice, lui, agent de sécurité en formation, fan de cosplay et de méchants dans les films, mais aussi tourmenté et mythomane, a reconnu avoir porté sept ou huit coups à sa victime, d’avoir essayé de l’égorger et regrette de ne pas avoir réussi à le tuer. Il expliquera que le scénario macabre avait été imaginé par la jeune fille pour se venger, allant jusqu’à prévoir des vêtements de rechange, des produits de nettoyage, mais aussi d’incendier la maison de la victime pour ne pas laisser de traces.
Une condamnation à 24 ans de réclusion criminelle
L’enquête révélera que l’adolescente n’a pas été violée lors d’une soirée. Des vidéos présentes dans le portable de la victime montrent que la jeune fille était consentante lors de ce rapport. Elle aurait inventé cette histoire car elle reprochait à celui-ci de la prendre pour une fille facile, entrainant dans son plan son petit-copain.
Reconnus tous deux coupables, ils ont été incarcérés. L’homme a été condamné à 24 ans de réclusion criminelle avec obligation de soins. La cour et les jurés n’ayant pas retenu la diminution de peine malgré des troubles psychiques alternant son discernement. La jeune fille mettra fin à ses jours par pendaison à la maison d’arrêt d’Épinal en 2021.
Lors de ce premier jour de jugement en appel, il a déclaré : « Je ne suis pas là pour discuter de ma culpabilité, de ma responsabilité ainsi que de ce que j’ai commis. Ce que je veux dire par contre, c’est que par rapport à la première instance, j’ai eu l’impression de ne pas avoir réussi à m’exprimer avec le stress et à expliquer comment les choses en sont arrivées là. »
Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, l’interdiction de porter une arme pour quinze ans et un suivi socio-judiciaire pour vingt ans. Le verdict devrait être rendu demain, mardi 4 février.
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