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lundi 31 mars

Savez-vous qu’il existe une réplique de la grotte de Lourdes à Hadol ?

Article rédigé par les élèves de la MFR de Hadol dans le cadre de la semaine de la presse

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Savez-vous qu’il existe une réplique de la grotte de Lourdes dans la commune d’Hadol ? Dans le cadre de la semaine de la presse, Maxence, Jeyson et Lucas, élèves de la Maison Familiale et Rurale de Hadol ont rédigé un article sur ce sujet suite à leurs recherches auprès de la municipalité d’Hadol. 

Photographie : Mairie de Hadol.

En 1940, alors que la Seconde Guerre mondiale débute, l’abbé Paul Lévêque, curé de Hadol, propose à ses paroissiens d’ériger une réplique de la grotte de Lourdes en l’honneur de Notre-Dame, espérant sa protection durant le conflit. Après la défaite de mai 1940, Hadol est occupée par les troupes allemandes, mais l’espoir renait après le débarquement de juin 1944. De juin à septembre 1944, la commune traverse une période particulièrement mouvementée, ponctuée de bombardements et de mitraillages. Face à ces épreuves, la ferveur des paroissiens grandit : ils réitèrent leur engagement envers Notre-Dame et se promettent d’honorer leur vœu une fois la paix revenue.

Après la Libération, la communauté concrétise ce vœu en choisissant la butte de Salliaumont comme site d’implantation. Grâce à l’acquisition de terrains, notamment auprès de la famille de l’abbé Coty, et à la mobilisation des habitants, la grotte voit le jour.

Une construction grâce aux dons 

Le plan de l’édifice est réalisé d’après une photographie de la véritable grotte de Lourdes afin de garantir une ressemblance fidèle. Cependant, des difficultés financières ralentissent le projet. L’abbé Lévêque fait alors appel aux dons et à la mobilisation des paroissiens. Les bulletins paroissiaux de l’époque témoignent d’une générosité exceptionnelle : contributions lors de mariages, baptêmes, dons privés, collectes communautaires… Grâce à cet élan de solidarité, l’achat des matériaux nécessaires devient possible.

Les travaux commencent par le terrassement, réalisé par des équipes de six hommes se relayant quotidiennement. Malgré l’enthousiasme initial, l’avancement du chantier reste irrégulier, parfois interrompu pendant de longs mois. L’abbé Lévêque, soucieux du retard pris, insiste auprès de ses paroissiens : « Le provisoire ne doit pas durer ! Notre-Dame n’a pas attendu pour nous protéger ! Il faut que le 15 août 1947 soit le jour de l’inauguration.« 

En 1947, une statue en fonte de Notre-Dame de Lourdes, fondue par les établissements Pierson de Vaucouleurs, est acquise pour un montant de 50 000 francs. Haute de 1,70 m et pesant 350 kg, elle est placée temporairement dans l’église devant l’autel de Notre-Dame des Suffrages en attendant l’achèvement de la grotte.

Malgré les efforts de l’abbé Lévêque, les travaux avancent lentement. Nommé curé doyen de Vagney, il quitte Hadol, laissant son successeur, l’abbé Jean Rochet, poursuivre l’œuvre entreprise. La mobilisation reprend en avril 1951 sous des conditions météorologiques éprouvantes : pluie, vent, grêle et même neige. Une anecdote marquante survient lorsque la foudre frappe violemment le chantier, projetant plusieurs ouvriers dans la boue sans faire de blessés graves. Face à cet événement, l’abbé Rochet s’exclame :« Est-ce un miracle ? Si Notre-Dame n’avait pas voulu de cette grotte, il lui aurait été facile d’anéantir la première équipe d’hommes travaillant pour elle !« 

313 hommes de Hadol sont appelés à participer au chantier 

La solidarité des habitants se manifeste pleinement. En tout, 313 hommes de Hadol sont appelés à participer au chantier, et seulement trois ne répondront pas à l’appel sans justification.

Les matériaux nécessaires affluent grâce aux dons :

  • 30 m³ de pierres du moulin de Géroménil,

  • 50 m³ de pierres issues d’une démolition à Hadol Basse,

  • 30 m³ provenant de Buzegney.

Ces pierres sont transportées bénévolement par les cultivateurs du village. En tout, 887 sacs de ciment sont utilisés pour bétonner et sceller l’édifice.

Les travaux de maçonnerie, confiés à l’entreprise Pez de Géroménil, s’étendent sur trois mois. Le 8 juillet 1951, la dernière pierre est posée, formant un ensemble solide de 250 m³.

Le 7 août 1951, une plaque commémorative est installée et une liste des travailleurs ayant contribué à l’édification de la grotte est scellée derrière cette plaque.

La statue de Sainte Bernadette, fondue par les établissements Pierson et acquise par la Congrégation de la Sainte Vierge pour 70 000 francs en 1952, vient compléter l’ensemble.

Concernant l’autel, plusieurs options sont envisagées : bois, ciment teinté ou granit des Vosges. C’est finalement M. Tabozzi, graniteur et sculpteur à Saint-Amé, qui offre gracieusement le granit nécessaire. L’autel, d’un poids de deux tonnes, est majestueusement installé devant la grotte.

1200 personnes se rassemblent devant la statue de la Vierge lors de l’inauguration

Le 24 septembre 1951, lors d’une cérémonie rassemblant environ 1 200 personnes, la statue de la Vierge est bénie par Monseigneur Brault, évêque de Saint-Dié, qui souligne l’engagement des Hadolais dans cette réalisation.

 Aujourd’hui, la grotte de la Vierge à Hadol reste un lieu de recueillement et de pèlerinage pour les habitants et visiteurs. Nichée sur la butte de Salliaumont, elle offre un cadre paisible propice à la prière et à la méditation. Régulièrement entretenue par la commune, elle accueille encore des cérémonies, notamment lors des mariages. Son accès libre en fait également un lieu de promenade apprécié, où l’histoire et la spiritualité se mêlent à la quiétude de la nature vosgienne. 

Maxence, Jeyson et Lucas, élèves de la MFR de Hadol, dans le cadre de la semaine de la presse – Complété par Vosges Info – D’après les bulletins paroissiaux. 

 

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Réplique Grotte de Lourdes

Semaine de la presse

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