Stop aux dérapages des grands projets d’investissement public : une proposition de loi du sénateur Hingray.
Jean Hingray, l’un des plus jeunes sénateurs de France (Union Centriste, Vosges), vient de déposer une proposition de loi visant à rendre obligatoire, pour tout chantier de l’État ou des collectivités locales dépassant 20 millions d’euros, le recours à un économiste de la construction.
Pour le Sénateur en effet, « il est inacceptable et inadmissible que, dans une période où la dette de l’État atteint des sommets vertigineux et où chaque euro de dépenses publiques nouvelles doit être décidé en conscience des effets qu’il emporte sur la structure même du budget de la France, d’observer la dérive financière effarante de grands projets réalisés sous maîtrise d’ouvrage de l’État ».
Jean Hingray cite à cet égard l’exemple récent de Grand Paris Express et la construction des pôles gares dans le cadre de celui-ci, qui jettent le trouble chez le contribuable quant à l’usage qui est fait de ses impôts.
Aussi estime-t-il impératif d’exiger que, dès le lancement de tout projet d’envergure, la présence auprès du maître d’ouvrage d’un professionnel indépendant de la maîtrise d’œuvre puisse évaluer la valeur réelle de celui-ci, expertiser la réalité des coûts estimés, puis, au différents stades de réalisation de l’opération de travaux, contrôler son déroulement afin de prévenir d’éventuels surcoûts préjudiciables à la conduite à bonne fin du projet.
La mesure proposée par le Sénateur Hingray s’appliquera également aux projets des collectivités locales dans lesquelles des exemples de dérapages de même nature, de plusieurs dizaines de millions d’euros, ont été maintes fois relevés, à l’exemple du chantier de la Philarmonie de Paris.
« La moralisation de la vie publique passe aussi par la capacité des décideurs publics à maîtriser l’usage des fonds publics issus de l’impôt qu’ils ont à utiliser en bons pères de famille, dans l’intérêt général » conclut Jean Hingray.
4 commentaires
roger froissard
Avec notre argent dépensé sans compter, l’État a non seulement échoué à redresser la France, mais il a aggravé une situation économique et sociale déjà difficile. Il est temps de changer de cap. une autre orientation, radicale et efficace, s’appuyant sur des exemples concrets. est possible
Il ne s’agit pas de délivrer un programme de plus, mais de rechercher les voies nouvelles qui pourraient être empruntées pour réactiver les intelligences, les énergies et les volontés de tous ceux, nombreux, qui y sont prêts pour autant qu’ils ne soient plus bridés par trop de contraintes administratives, fiscales, politiques ou sociales.
Il faut rendre aux Français la responsabilité de leur vie dans le respect mutuel que l’État est là pour faire respecter en dernier ressort.
Il s’agit plus généralement de permettre aux Français d’exercer une liberté responsable de laquelle pourra renaître un état de droit et une société civile vivifiés pour le plus grand bien de tous.
Code des marchés
L’argent n’est jamais perdu pour tout le monde.
roger froissard
LES PILIERS DE LA REUSSITE DE GRANDS PROJETS
Les défis que pose la réalisation de grands projets d’immobilisations sont bien documentés1 . On sait maintenant que bon nombre de ces initiatives n’atteignent pas les résultats escomptés en ce qui concerne les bénéfices, les coûts ou les échéanciers auxquels elles s’étaient initialement engagées. Toutefois, faut-il qu’il en soit ainsi?
Leadership
Les grands projets sont des organisations en soi. Bien qu’ils ne soient que temporaires, ils ont toujours besoin du même ensemble de compétences de base en leadership que les organisations traditionnelles. Des compétences telles que le sens des affaires, la vision stratégique et une communication efficace aident à maintenir le cap pendant toute la durée d’un grand projet.
Gouvernance
Les dirigeants ont besoin de systèmes efficaces pour accéder à la bonne information au bon moment et prendre les bonnes décisions. En définissant clairement les rôles décisionnels, comme le promoteur du projet et les comités directeurs, leur autorité, les informations à recueillir et les mesures de rendement, on garantit une gestion efficace et rapide des enjeux importants des projets avant que ceux-ci ne s’aggravent.
Compétence commerciale
La compétence commerciale est l’un des principaux facteurs de réussite d’un projet. Elle détermine de nombreux paramètres juridiques et financiers cruciaux. La compréhension des exigences commerciales et l’établissement d’une stratégie adaptée à la complexité et au contexte de chaque grand projet contribuent à la bonne gestion des principaux facteurs de succès, comme les contrats, les conditions économiques, le financement et les risques.
Parties prenante
Les chefs de projet doivent faire participer, gérer, intégrer et mobiliser de manière appropriée et efficace les parties prenantes de tout projet. Qu’il s’agisse de citoyens, de fonctionnaires, d’entrepreneurs, d’ONG ou de parties internes concernées, l’intégration efficace des parties prenantes est importante pour obtenir leur adhésion, leur soutien et leur appui pour les grands projets.
Compétences techniques
Le processus technique de tout grand projet doit passer par plusieurs paliers de décisions stratégiques. Sans démarche globale, l’exécution technique des grands projets devient un défi majeur. Si les aspects techniques d’un projet ne sont pas bien compris, rien ne peut être accompli. Les organisations doivent donc disposer de la gestion technique, des contrôles de projet et de la technologie nécessaires pour assurer la réussite des grands projets.
roger froissard
APPROCHE D’AMÉLIORATION • Absence de plan bien défini ; • Communication inadéquate ; • Changements dans la portée ; • Restrictions des ressources ; • Rôles et responsabilités mal définis ; • Dépassement du budget.
• Conception des jalons
: établir une structure de projet solide à l’aide du modèle de jalons, afin de jeter les bases d’une gestion de projet efficace. Cela permet de garantir une bonne organisation du projet, d’optimiser l’utilisation des ressources et de gérer efficacement les délais.
• Charte de projet :
lancer un projet réussi en définissant clairement les objectifs, les exigences et la portée du projet. La charte de projet favorise une communication efficace, aligne les parties prenantes, fournit une vision claire du projet et minimise les malentendus.
• Programmation des phases :
planifier et déléguer les tâches afin de contrôler les processus de travail, d’identifier les problèmes potentiels à un stade précoce et de gérer efficacement les risques dans le calendrier. Cette approche permet d’accroître le contrôle, d’aider à l’allocation des ressources et de minimiser les délais. *
• Planification de la chaîne critique
: identifier et gérer les goulots d’étranglement du projet, optimiser les délais, économiser du temps et des coûts et réduire le risque global du projet. Cette stratégie permet de concentrer les ressources là où elles sont le plus nécessaires, de simplifier la prise de décision et de minimiser les délais.
• Contrôle :
mettre en œuvre des techniques de gestion visuelle et de prise de décision pour améliorer le temps d’exécution, contrôler la qualité du projet et améliorer la collaboration. Cette approche améliore la communication, la collaboration et la visibilité.