Face à l’annonce par le Président des États-Unis de nouveaux droits de douane allant jusqu’à 20 % sur les produits européens, la Région Grand Est exprime sa vive préoccupation et appelle l’Union européenne à une réaction à la hauteur des enjeux.
Ce tournant protectionniste, justifié par une logique de réciprocité fallacieuse, risque d’avoir des conséquences économiques majeures. Il met en péril des filières d’excellence, des emplois industriels et des relations commerciales fondées sur la confiance et l’intérêt mutuel.
Le Grand Est est en première ligne. Notre région réalise près de 5,4 milliards d’euros d’exportations annuelles vers les États-Unis, soit près de 8 % de notre commerce extérieur.
Plusieurs secteurs stratégiques sont directement exposés :
- L’industrie pharmaceutique, avec des sites comme Lilly à Fegersheim, dont la quasi-totalité de la production est destinée au marché américain ;
- La filière automobile, en particulier en Moselle où plus de 20 % des exportations visent les États-Unis ;
- Les vins et spiritueux, notamment le Champagne et les vins d’Alsace, pour lesquels, avec près de 30 millions de bouteilles expédiées en 2024, les Etats Unis constituaient, jusque-là, un marché d’export en croissance et particulièrement important.
- La métallurgie et les biens d’équipement, pilier industriel du territoire.
Si les droits de douane annoncés par Washington devaient s’appliquer à l’ensemble des exportations régionales, ce sont plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel qui pourraient être compromis, avec des conséquences graves pour l’emploi et l’investissement sur nos territoires. Mais nous refusons de céder au fatalisme ou à l’escalade.
Les guerres commerciales ne font que des perdants.
La Région Grand Est appelle l’Union européenne à engager un dialogue constructif avec les Etats Unis d’Amérique, avec fermeté, unité et discernement. L’Europe doit rester unie face à la tentative de division et affirmer sa souveraineté économique.
Dans le même temps, nous réaffirmons notre attachement aux liens de confiance qui nous unissent aux groupes américains implantés dans le Grand Est. Ces coopérations industrielles et scientifiques sont une richesse que nous voulons préserver.
Si cette nouvelle donne douanière vient à perdurer, la Région Grand Est soutiendra les acteurs de ses filières exportatrices dans la recherche et la consolidation de nouveaux débouchés.
Dans un monde traversé par des bouleversements majeurs, nous avons besoin de partenaires, pas d’adversaires. De règles équitables, pas de barrières. De dialogue, pas de confrontation.
« Le Grand Est est prêt à agir avec le Gouvernement et l’Europe pour défendre ses filières. Mais nous tendons aussi la main à ceux qui, aux États-Unis, savent que nos destins économiques sont liés. » — Franck Leroy, Président de la Région Grand Es
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