Distribuer le courrier le matin, affronter les flammes l’été. C’est le double engagement de Cyril Ramus, facteur service expert à Bruyères (Vosges), mais aussi pompier volontaire depuis 1996. Début août, il a troqué sa sacoche jaune pour l’uniforme des soldats du feu, répondant à l’appel de renforts dans le Sud et le Sud-Ouest, alors en proie à de violents incendies.
« Les cinq premiers jours ont été calmes, nous étions en entraînement, prêts à intervenir. Mais le sixième jour, tout a basculé », raconte Cyril. Mobilisé d’abord dans l’Aude, puis dans l’Hérault, il s’est retrouvé face à un brasier d’une intensité hors du commun. Avec une colonne de 75 pompiers et 12 camions feu de forêt, il a affronté ce qu’il décrit comme « l’apocalypse » : habitations détruites, foyers privés d’électricité, paysages dévastés.
« Je n’avais jamais vu un tel feu, je ne le reverrai sans doute jamais », souffle-t-il. Les moyens aériens – canadairs et bombardiers d’eau – ont été mobilisés sans relâche, tandis que les pompiers passaient 24 heures d’affilée sur le terrain, le corps mis à rude épreuve.
Au milieu du chaos, un élan de solidarité a marqué Cyril. « Les habitants nous remerciaient, certains nous applaudissaient. Cela m’a rappelé le Covid, quand, en tant que facteur, les gens étaient reconnaissants de nous voir passer. »
De retour à Bruyères depuis le 11 août, Cyril a repris sa tournée, non sans émotion. Fierté de l’expérience vécue, mais aussi surprise touchante : une cliente, l’ayant reconnu à la télévision, lui a glissé un petit mot pour le féliciter.
Un clin d’œil qui résume bien son parcours : qu’il livre le courrier ou qu’il combatte le feu, Cyril Ramus est avant tout au service des autres.
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