Du 21 au 24 mars prochain, les rues de Remiremont accueilleront le désormais traditionnel carnaval vénitien. Dans son atelier rempli de tissus aux multiples couleurs, de strass, de paillettes, de boutons et de divers ornements, Christelle Roggero, présidente de l’association « Le carnaval vénitien de Remiremont », prépare cet événement majeur.
Il y a beaucoup de carnavals vénitiens en France maintenant. Dans l’Est, à Lille, à Beziers, également en Belgique. « Remiremont, c’est le premier qui a été créé », en 1995, suivi par Annecy. « C’est quelque chose de vraiment renommé maintenant ». Madame Roggero le constate lors de ses nombreux voyages à travers la France : « Quand je dis que je suis de Remiremont, on me dit : « ah oui, vous avez un beau carnaval vénitien ! » ». L’événement attire de nombreux passionnés, « beaucoup de costumés viennent de partout en France et de l’étranger ».
L’année dernière, ce sont 440 costumés qui se sont rassemblés pour le carnaval. « Chacun fait son costume essentiellement. Ceux qui ne savent pas coudre font appel à des couturières ». Certains demande seulement la base du costume et se chargent des détails décoratifs. D’autres commandent des costumes complets. Le style est libre « C’est au gout de chacun. Il y en a qui font par thème, d’autres par couleur ».
Le code vénitien
« Tout le monde est accepté à Remiremont, du moment que le costume est vénitien ». Il y a cependant quelques règles à respecter : « on n’a pas le droit de voir un morceau de peau, c’est la règle, c’est le code vénitien ». Il y a une exception, les marquis et marquises, les « poudrés » qui dérogent à la règle. « Cette année on a établi une charte, que chacun devra signer » dans le but de s’assurer du respect de ces quelques règles et pour conserver l’harmonie de l’ensemble. « C’est l’identité de notre carnaval ».
Une autre règle : pas le droit de parler. « Vous croisez des gens que vous connaissez et ils ne vous reconnaissent pas. La première fois, ça fait bizarre. C’est une bonne thérapie pour quelqu’un qui est timide. Vous pouvez faire ce que vous voulez ». En tout cas, c’est un plaisir addictif : « une fois qu’on a mis un costume, on est mordu ».
« La couture c’est ma vie »
Madame Roggero est issue d’une lignée de parents travaillant dans le domaine de la couture. Une grand mère paternelle lingère, une grand mère maternelle qui travaillait dans le tissage, et un père tailleur. « Depuis toute petite, j’ai des tissus et des aiguilles dans les mains. Je faisais des poupées en chiffons que je vendais aux copines, aux professeurs. A 14 ans, mon père m’a acheté une machine à coudre ». Elle a travaillé un temps dans une entreprise de confection pour enfants. L’année du 1er carnaval vénitien, l’entreprise a fermé. Elle s’est par la suite concentrée sur le costume vénitien. « C’est vraiment une passion qui est devenue mon job. C’est agréable de vivre de sa passion ». Christelle Roggero a créé son entreprise, pour fabriquer au départ des poupées. « J’ai toujours aimé les poupées ». Il y en a un certain nombre dans l’atelier, effectivement. Lors d’un carnaval, elle a placé des poupées en habit vénitien dans un décor, avec des gondoles. Cela a eut beaucoup de succès. Des costumés ont commencé à demander leur miniature en poupée. Les productions sont maintenant diversifiées : coffrets à bijoux, pots à crayons etc.
« Nous c’est vraiment Venise à fond toute l’année ! »
La présidente de l’association « Le carnaval vénitien de Remiremont », part ce vendredi pour Venise. Le carnaval commence samedi et se termine à mardi gras. « Il me restera donc trois petites semaines pour la préparation » du carnaval de Remiremont.
Cela fait 17 ans que Christelle Roggero et son mari se rendent à Venise. Elle y était déjà allé plusieurs fois précédemment. Elle s’y rend également en octobre « deux saisons complètement différentes, deux ambiances complètement différentes ». Une ville qu’elle apprécie évidemment beaucoup : « Une année, on n’y est pas allé. Ca nous a manqué terriblement ! ».
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