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vendredi 22 novembre

Remiremont – Raphaël Pitti raconte la crise en Syrie devant des élèves du lycée Malraux

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Agnès Haas et Raphaël Pitti

Amnesty international  à invité Raphaël Pitti, professeur en médecine d’urgence, à tenir une conférence sur le thème « la crise humanitaire en Syrie ». Pendant près de deux heures, dans l’amphithéâtre du lycée André Malraux, il a raconté son parcours et ce qu’il a vu en Syrie.

Raphaël Pitti est professeur, médecin urgentiste, anesthésiste réanimateur. Il est chrétien, croyant et pratiquant. Il a eu une longue carrière militaire et a participé à de nombreux conflits : Yougoslavie, première guerre du Golfe, Tchad, Comores etc. Agnès Haas, membre d’Amnesty International, explique pourquoi le professeur a été invité : « Le mandat d’Amnesty est fondé sur la déclaration universelle des droits de l’Homme, et (Raphaël Pitti) est un défenseur des droits humains ».

Le médecin urgentiste a expliqué aux lycéens présents comment la Syrie s’est retrouvée dans la situation qu’elle connait : une révolte dans le sillage des printemps arabes, une sécheresse, une reforme agraire qui n’a pas fonctionné, un exode rural. « Il n’y a pas de révolution s’il n’y a pas en germe des problèmes sociaux ».

En 2012, il entend sur France Culture le témoignage d’un médecin sur les hôpitaux syriens, ciblés par le régime. « Sur le plan de ma propre éthique, ce n’était pas acceptable. Ca m’a suffisamment révolté pour décider d’aller en Syrie ». En septembre, il s’est donc rendu clandestinement dans l’ouest d’Alep. Raphaël Pitti raconte les conditions de travail dans les hôpitaux. Le manque de matériel, de médicaments. Le choix à faire entre les urgences absolues, les urgences relatives. Le flux des blessés qui arrivent. La menace des bombardements. « Les véritables héros, en Syrie, ce sont les personnels soignants. Les hôpitaux sont bombardés. On reconstruit, on continue ».

Le professeur a ensuite détaillé la situation du pays « 8 ans après » : 7,6 millions de déplacés, 435.000 morts dans le conflit, 60% des infrastructures hospitalières détruites, absence de soins, eaux polluées, disparition des institutions assurant la sécurité. « C’est considéré comme la plus grande catastrophe humanitaire depuis la dernière guerre ».

Il a ensuite interpellé les lycéens présents sur la crise migratoire des dernières années. « Qui se souvient comment nous les avons accueillis en Europe ? Nous ne les avons pas reçu ». Il a déploré le fait que la France n’ai pas reçu plus de réfugiés : 15 000. « Nous avons été d’un égoïsme dont l’Histoire se souviendra longtemps ». Il a été déçu par Emmanuel Macron, qui n’a pas tenu ses engagements en la matière. Il a refusé le grade d’officier de la légion d’honneur. « Difficile de recevoir de sa main ce grade là ».

Agnès Haas, membre d’Amnesty et anciennement enseignante au lycée André Malraux, a conclu la rencontre par cette formule : « L’Histoire passée nous parle, celle d’aujourd’hui nous interpelle, celle de demain nous jugera ».

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