La troupe RECRE répète en ce moment la dernière mouture de Chemins de lisière III, (Champs déliés) pour des séquences au long de la Nuit de la Myne samedi 18 mai au Thillot.
Les aventuriers des mines perdues, dans Eldoradeau, en 2018, se retrouvent là dans des périples nouveaux. Une succession de scènes s’enchainant : entre l’épopée minière ancienne des Vosges, puis la brisure de l’humain abimé dans les vieilles industries du XIX , XX è siècles, les guerres holocaustes. On y verra surgir des humains pittoresques ou défigurés, bras cassés ou bras heureux.
Le paysage, c’est aussi celui ,fantastique, que l’humain peuple de créatures issues de ses rêves : ondines, fées, déesses, dieux et trolls… .Et les morts qui ne sont pas tout à fait morts, car le paysage nous dit, dans la continuité , leur empreinte visible : l’humanité n’est-elle pas faite de plus de morts que de vivants ?
L’humanité se regarde ainsi dans un jeu de miroirs où le passé, le présent , le futur se mêlent de façon continue , une trame incessante , où elle se connecte, se pétrit , en un mouvement parfois hésitant, mais sans doute ascendant : c’est le fond même de la pensée « vosgienne » , image d’un labeur tenace que le textile symbolisa, que Maurice Pottecher et François Matenet exprimèrent particulièrement. Ainsi le théâtre, la poésie, sont les vecteurs d’une amélioration certaine de la société.
« Par l’Art, pour l’Humanité ».
Dans Champs Déliés, légendes anciennes , histoire et présent humain, science fiction, nouvel imaginaire, se conjuguent au final en un questionnement qui pourrait être philosophique : « Y a –t-il de l’humain très loin dans le cosmos ? Du cosmos, si intime, dans l’humain ? ».
Mais que les scènes traitent plus en pirouettes poétiques, en sourires co(s)miques.
V.DECOMBIS
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