Ce mercredi en début de soirée avait lieu une conférence de presse, destinée à faire un point précis sur la situation administrative de l’hôpital de Remiremont. En effet, Le Directeur de l’établissement avait pris la décision de fermer le service de chirurgie programmée, suite à des décès suspects donnant lieu à une douzaine de plaintes des familles. On notait l’absence de Philippe CLOCHÉ, Président du Conseil de surveillance de l’hôpital et adjoint au Maire de Remiremont, qui n’aurait pas été convié suite à un oubli.
C’est Virginie CAYRÉ, Directrice de l’ARS Grand Est qui prenait la parole en adressant en premier lieu son soutien aux familles et aux personnels de l’établissement. La Directrice indiquait que 2 enquêtes avaient été diligentées par l’ARS, dont l’agence arrivait en phase finale du rapport. une 1ère inspection avait été menée en janvier 2023, suite aux plaintes des familles enregistrées en fin d’année 2022. Une 2ème inspection intervenait le 6 octobre, suite à un nouveau décès suspect le 3 du mois, ce dernier ayant découlé sur la fermeture du service de chirurgie, hors urgences. Un certain nombre de dysfonctionnements ont été identifiés et un gros travail de l’établissement a été effectué dans ce sens depuis un mois et ce, sur toute la chaine des soins. Plusieurs absences dans le parcours du patient ont été relevées et ont fait l’objet d’une demande de corrections de la part de l’ARS vers l’établissement, mesures correctives qui devront être mises en application sous 8 jours, durée à l’issue de laquelle, une décision de reprise de l’activité, pourrait être décidée.
Faute d’actions correctives dans le délai imparti, le prolongement de la fermeture serait inévitable, et des inspecteurs seront à demeure pour aider et contrôler la résolution complète des dysfonctionnements listés. Dans le même temps, une cellule psychologique issue du milieu associatif à destination des personnels hospitaliers, a été mise en place. Le temps de l’action et la reconstruction rapide de la filière médicale devrait permettre de rouvrir dans le temps imparti, le service de traumatologie et d’orthopédie de manière progressive.
Pour Dominique CHEVREAU, Directeur général des deux hôpitaux (Épinal et Remiremont), c’est une situation inédite et la mission de soins due à la population est un échec, mais les objectifs partagés avec l’ARS sont de rouvrir le service rapidement, car le Directeur confie que la décision de suspendre l’activité un service était toujours très difficile. Celui-ci tenait à rassurer en indiquant s’appuyer sur les services conjoints du CHRU de Brabois et la garantie universitaire de Nancy, « garantissant des certitudes et non des hypothèses… ». Le Docteur Stéphanie CHEVALIER, présidente de la commission médicale d’établissement du centre hospitalier ajoutait que l’inspection avait mis à jours des problèmes dont on se doutait en orthopédie et en traumatologie. Elle ajoutait que le côté positif de ses affaires est de remettre entièrement le dispositif à plat. En attendant, il était mis en évidence le mal-être des membres de l’hôpital, ne vivant pas bien l’échec de la communauté médicale, à la connaissance de ses affaires.
D’une manière plus générale, il apparaît que les enquêtes aient révélé 6 cas de décès suspects sur 8 plaintes déposées, la direction de l’hôpital n’étant pas encore informée de toutes les actions en justice, selon qu’elles soient civiles ou pénales. Lors d’un décès constaté, une enquête interne est établie et si la mort est « indésirable », l’ARS prend le relai pour évaluer la prise de risque de l’établissement. Les faits constatés durant les inspections ont révélé des manquement sur tout le parcours de soins, sauf en ce qui concerne la chirurgie proprement dite. il est évoqué notamment une tenue médiocre des dossiers des patients, une visite chirurgien non aboutie, un manquement dans la séniorisation des internes, manque de suivi des prescriptions, le sujet de fond n’étant en aucun cas le manque de personnel.
Selon les résultats transmis mercredi prochain à l’ARS, le retour progressif de l’activité chirurgie en traumatologie et orthopédie pourrait être autorisée le jeudi 19. Statistiquement, 10 000 actes chirurgicaux sont établis chaque année dont 50% en orthopédie et traumatologie, sur un bassin de vie de 180 000 personnes, le reste étant partagé avec la pose de prothèses notamment.
Le Directeur reconnaissait un problème de communication, bien qu’étant toujours ouvert aux interrogations des familles. Une précision importante était donnée concernant la remise ou pas d’un dossier médical, qui par exemple pouvait être rendu au demandeur vivant. En cas de décès, une loi restrictive autorise l’établissement a rendre aux familles la partie du dossier répondant à une demande précise, à l’exclusion de toute autre partie du dossier patient. Dans ce cas, un simple compte-rendu est fourni, préservant le secret médical. Enfin, il était précisé que le dossier médical était beaucoup plus difficile à obtenir dès l’instant ou une plainte était déposée.
En conclusion, nous retenons que l’établissement a 8 jours pour vérifier la traçabilité, les procédures de tout le parcours de soins, et de régler chaque problème organisationnel, après quoi l’ordre de reprise du service chirurgical pourrait intervenir.
Le Directeur en fin de séance confirmait l’importance du maintien de l’hôpital de Remiremont, frère de l’établissement d’Épinal et aux spécialités complémentaires. Celui-ci poursuivait en indiquant qu’Épinal n’avez pas la capacité à absorber l’activité de Remiremont, Épinal ne pouvant pas exister sans Remiremont et inversement
Rendez-vous était pris la semaine prochaine pour confirmer ou pas, la reprise du service chirurgie, en ortopédie et traumatologie
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